Le 1er avril, c’est tous les jours...

Curieusement cette année, les poissons d’avril distillés un peu partout ont pris de cruels accents de réalité, tant les fake news sont cruellement moins fake que le monde dans lequel nous vivons

Chez nos voisins français, c’est une ministre qui pose pour Playboy au moment où son gourou de président donne une interview à Pif Gadget. Chez nous, c’est un Conseil fédéral qui organise la fusion de Credit suisse jugé «too big to fail» avec pour résultat de créer une nouvelle banque tellement big qu’évidemment elle ne failera jamais. Ce sont des parlementaires fédéraux qui veulent augmenter leur salaire pendant qu’ils refusent une revalorisation minime des rentes AVS pour des vieux qui mourront en crevant la dalle. C’est une neutralité qui nous conduit à vendre des armes à droite et à gauche, tout en nous mêlant vertueusement de ce que les acquéreurs en feront. C’est une votation qui est organisée sur le Covid au moment où elle n’a plus lieu d’être, pendant qu’un petit malin vole 400 bulbes de tulipes à Morges et que le très empathique Philippe Nantermod trouve normal de faire payer 800 balles pour accéder en priorité aux hôpitaux publics. C’est une Municipalité qui adooore le CIO, déteste la FIFA mais aime son argent. Ce sont des gamins que l’on laisse changer de sexe à un âge où ils ne savent ni qui ils sont, ni ce qu’ils pensent vraiment. C’est une ville où à 30 km/h, on roulera plus vite qu’à 50. Un canton où une propriétaire laisse mourir son chat faute d’argent pour payer ses soins et que l’on condamne à... une amende. Curieusement cette année, les poissons d’avril distillés un peu partout ont pris de cruels accents de réalité, tant les fake news sont cruellement moins fake que le monde dans lequel nous vivons. Franchement, créer des jardins communaux sur l’esplanade de la gare, avoir recours à des trottinettes pour les patrouilles de police ou faire pédaler ses employés pour recharger les véhicules électriques ne sont que des blagues de petits joueurs en manque d’imagination.