«Accueillir des enfants en sous-sol? C’est honteux!»

PARASCOLAIRE• Des habitants du quartier de Montoie-Montelly s’insurgent contre le projet d’APEMS prévu par la Ville au sous-sol du bâtiment Hill Valley. Ils viennent de lancer une pétition pour qu’une alternative soit trouvée.

  • Olivier Christinet, Raphaëlle Deshayes et Andrea Eggli, membres de l’association Montelly Vit, devant l’immeuble dans lequel l’APEMS est prévu. MISSON

    Olivier Christinet, Raphaëlle Deshayes et Andrea Eggli, membres de l’association Montelly Vit, devant l’immeuble dans lequel l’APEMS est prévu. MISSON

«Initialement, ces locaux étaient affectés à des caves et garages. Donc, on n’y met pas de locaux habitables, pas de commerces, pas de bureaux, mais on souhaite y placer des enfants?» Pour Raphaelle Deshayes, membre de l’association Montelly Vit, le projet d’accueil parascolaire prévu au chemin de la Colline est tout bonnement inacceptable. Elle et d’autres membres de l’association récoltent actuellement des signatures dans le cadre d’une pétition pour que la Ville de Lausanne trouve une alternative.

Privés de lumière du jour

Selon les plans que nous nous sommes procurés, les locaux prévus en sous-sol représentent environ deux-tiers de la surface totale du lieu d’accueil parascolaire, le reste se trouvant au rez-de chaussée. En sous-sol, les occupants auront vue, d’un côté sur une cour anglaise, de l’autre, sur un mur de béton situé à environ un mètre de distance. Les pétitionnaires estiment que ce ne sont pas des conditions dans lesquelles accueillir des enfants. «Ils seront privés de lumière du jour directe, de végétation, et n’auront pas accès directement aux espaces extérieurs», déplore Raphaelle Deshayes. Municipal en charge de l’enfance, de la jeunesse et des quartiers, David Payot tente de calmer le jeu: «Ce n’est pas seulement l’architecture d’un lieu qui conditionne la qualité de l’accueil mais aussi l’organisation de la prise en charge. Il n’est pas question de «stocker» des enfants, et les activités en extérieur pourront être effectuées à la sortie de l’école, avant de rejoindre les locaux de l’APEMS».

Conforme, mais...

L’Office d’accueil de jour des enfants (OAJE) du canton a été interpellé pour donner un préavis sur la possibilité d’octroyer une autorisation d’exploiter. La cheffe de l’office, Valérie Berset, explique que la surface vitrée représentera le double du minimum requis par les directives cantonales et qu’un système d’éclairage LED est prévu - «actuellement le dispositif qui imite le mieux la lumière naturelle» - et que le mur de soutènement adjacent au vitrage sera repoussé dans les limites permises par la construction, afin de laisser pénétrer davantage de lumière naturelle. «Au vu des mesures annoncées pour pallier le manque de lumière naturelle, l’OAJE a estimé qu’il était envisageable de délivrer une autorisation d’exploiter, à la condition suivante: l’organisation de cet APEMS permettra l’utilisation de cette salle pour des activités ponctuelles, tel que les repas, mais devra éviter qu’elle ne soit attribuée à un groupe spécifique d’enfants.»

Solution alternative

Reste que les membres de l’association Montelly Vit insistent pour que la Ville trouve une alternative. Ils ont déjà identifié plusieurs bâtiments qui pourraient accueillir les enfants. A terme, ils souhaitent que l’APEMS soit pérennisé dans l’enceinte du collège de Montoie.