Les quartiers de Lausanne s’unissent pour sauver leurs postes

OFFICES POSTAUX • Jusqu’au 21 septembre, cinq manifestations seront organisées dans différents quartiers de la Ville pour protester contre les fermetures des bureaux de poste. Les habitants montent au front pour défendre le service public.

  • A Aloys-Fauquez, samedi 29 juin, une cinquantaine de personnes ont manifesté en portant un cercueil symbolisant la mort du service public. VERISSIMO

    A Aloys-Fauquez, samedi 29 juin, une cinquantaine de personnes ont manifesté en portant un cercueil symbolisant la mort du service public. VERISSIMO

«Si personne ne bouge, ils font ce qu’ils veulent. Nous devons nous manifester pour dire que nous ne sommes pas d’accord! Les postes, c’est comme le bistrot ou les magasins… Tous jouent un rôle social. Si cela disparaît, une ville devient une cité-dortoir.» Andrea Eggli est membre de l’association Montelly Vit et également présidente d’Acidus, l’Association citoyenne pour la défense des usagers du service public. Avec l’Association de quartier de Prélaz-Valency, celle de France-Collonges-Maupas, Montelly Vit, l’Association de quartier de Bellevaux (AQUBE) et également Syndicom, Acidus a prévu cinq manifestations à Lausanne pour contester la fermeture massive des offices de poste, en particulier des guichets de quartiers.

Les associations ont commencé à se réunir après avoir été convié par la Municipalité à une séance de rencontre avec les représentants du Géant jaune. «Nous avions pu leur transmettre nos inquiétudes et critiques par rapport à leur démarche. Il y a eu un contact mais pas de vrai dialogue ou de négociation», indique Giuseppe Fonte, membre du comité de l’Association France-Collonges-Maupas, et par ailleurs conseiller communal socialiste. En janvier 2019, le projet de «transformation» de la poste de St-Paul, sur l’avenue d’Echallens, était présenté, et la Municipalité annonçait, comme elle le fait systématiquement, s’opposer à cette fermeture.

Important pour le quartier

«Nous organisons ces manifestations d’une part par principe; on assiste à un démantèlement du réseau. Pour des questions de proximité, de préservation du service public et de lien social, la poste est importante pour le quartier. La supprimer implique de faire certaines démarches ailleurs, car tous les services ne sont pas assurés par une agence postale en magasin», poursuit-il. Dans son quartier, il dit constater un peu de résignation «car nous avons peu de pouvoir de décision au final.»

«On garde espoir»

A Bellevaux en revanche, où le combat pour préserver la poste d’Aloys-Fauquez bat son plein depuis le début de l’année, Gaëtan Golay, président de l’AQUBE rejette le discours défaitiste. «Nous ne sommes pas résignés. On se bat, car on a vraiment l’espoir que nos batailles puissent infléchir les décisions. Il y a un vrai décalage entre les affirmations de la Poste, qui estime que certains offices ne sont plus rentables, et la réalité sur le terrain.» A Bellevaux, l’office de poste est «toujours plein», d’où le sentiment d’injustice encore plus important des habitants, qui n’arrivent pas à concevoir que leur poste puisse disparaître. Gaëtan Golay garde espoir, en rappelant la forte mobilisation de son quartier, il y a 10 ans environ, lorsque les Transports publics lausannois avaient annoncé la suppression de la ligne 3. «Finalement, cette ligne est encore là!»

Une demande précise est tout de même faite au travers de ces manifestations, annonce Andrea Eggli. «Nous voudrions une négociation de La Poste avec les communes pour chaque menace de fermeture.» Une pétition intitulée «pour la sauvegarde de nos offices postaux de quartier» est actuellement en circulation jusqu’au 30 septembre. Les manifestations ont commencé le 22 juin à la poste de St-Paul, puis à Bellevaux le 29 juin. Elles se poursuivront ce samedi 6 juillet à la Riponne, le 7 septembre à Sévelin et le 21 septembre à St-François, de 10 heures à 11 heures.