«Je quitte l’UDC et... le Grand Conseil!»

crise À L’UDC • Il y a une semaine, le député UDC François Brélaz claquait la porte de son parti avec fracas, estimant que cela ne sert à rien de travailler avec «des gens pas très futés.» Il s’en explique aujourd’hui.

  • «Je quitte l’UDC et...  le Grand Conseil!»

    «Je quitte l’UDC et... le Grand Conseil!»

PROPOS RECUEILLIS PAR PHLIPPE KOTTELAT

Lausanne Cités: Dans quel contexte avez-vous décidé de démissionner?

François Brélaz: Le Grand Conseil examine actuellement une révision du Plan directeur cantonal et il y a un volet concernant le logement. C’est là qu’il y a problème.  Quand j’étais adolescent, j’ai fait le pari de ne jamais être locataire. J’ai réussi à me construire une villa et à être propriétaire. De ce fait, j’ai une certaine compassion pour les locataires. Malheureusement, la position de l’UDC est tout autre. Le parti, malgré mon opposition, s’est positionné en faveur des bailleurs.

Et plus précisément?

Lors de récentes séances du Grand Conseil, lorsqu’il a été question du logement, le clivage était net. D’un côté la gauche, favorable aux propositions de mesures en faveur de logements à prix abordables. De l’autre, la droite qui estimait les mesures actuelles suffisantes. Je me suis clairement positionné avec la gauche ce qui a fortement déplu à mon groupe. 

Le 4 février dernier,  Jean-Yves Pidoux, municipal lausannois  et député, déposait une initiative pour modifier l’article 30a de la loi sur l’énergie qui concerne les chauffages électriques, ceux-ci devant être interdits dès 2030.  J’ai jugé cette mesure excessive et j’ai préparé une motion procurant aux installations existantes un droit d’ancienneté.

Pour pouvoir envoyer mon texte en commission, il me fallait 20 signatures de soutien que je comptais obtenir auprès des 26 députés présents du groupe. Hélas, je n’en ai obtenu que 13, certains députés ayant refusé de me soutenir par mesure de rétorsion suite à mon attitude concernant le logement... C’est mesquin et c’est ce qui a provoqué ma démission.

Vous dites avoir subi d’autres «mesures de rétorsion» de la part de votre groupe au Grand Conseil?

Lors d’un vote, sachant que je ne voterais pas comme lui, mon groupe m’a par exemple tout simplement demandé de sortir de la salle pour ne pas avoir à voter.  Mais la mesure de rétorsion la plus inacceptable demeure le refus de soutien concernant ma motion sur le chauffage électrique. 

Comment voyez-vous votre avenir politique?

C’est décidé depuis un certain temps. Je démissionnerai du Grand Conseil le 30 juin 2015. n

Las de l’attitude de certains de ses collègues, François Brélaz a choisi de quitter les rangs de l’UDC. DR