"Au bout des doigts" et "Jurassic World" à éviter cette semaine...

Chaque semaine, Thomas Lecuyer vous conseille les bides à éviter, à la télévision et au cinéma. Pour cette période de fêtes, "Au bout des doigts" et "Jurassic World" vous invitent... à passer votre chemin.

Au bout des doigts

Un jeune de banlieue qui kiffe traîner avec ses potes et vit de petits cambriolages s’avère être un pianiste classique exceptionnel. Après «L’Ascension», comédie très réussie et portée haut par l’humoriste Ahmed Sylla, le réalisateur Ludovic Bernard livre une parabole convenue sur l’ascension, sociale cette fois, et l’éclosion d’un talent brut inattendu. Sur un schéma mille fois vu et revu, le film déroule une partition sans surprise et sans saveur. Ce n’est pas que c’est mal joué, pensez vous, Lambert Wilson et Kristin Scott-Thomas sont incapables de mal jouer, c’est juste que c’est terriblement ennuyeux car totalement prévisible. Par ailleurs, l’entreprise s’avère assez paradoxale puisqu’en voulant aborder le thème des préjugés sociaux qu’il faut savoir ignorer, le film aligne les clichés, sur les jeunes, les bourgeois, les banlieusards, et même les profs de musique.

Jurassic World, samedi, 21h35, RTS Un

Vingt deux ans après le chef d’œuvre de Steven Spielberg, avait-on besoin de créer un reboot de la saga, où l’émotion, la délicatesse et les talents de conteur du grand Steven sont remplacés par les grands panards sauvages de scénaristes obsédés par l’action, le spectaculaire et la facilité (sans parler des aberrations scientifiques, nombreuses, alors que la saga originale déployait une certaine volonté de véracité) ? Non. Le film original était une déclaration d’amour aux dinosaures, celui ci est une sombre idiotie destinée à faire sensation, mais certainement pas sens. Rien ne remplacera la force de l’image d’un verre d’eau tremblant sous les pas du T-Rex qui galope au loin. Pas grand chose à sauver de ces adaptations quasiment plus vieillottes que la série originale.