Les touristes chinois boudent Lausanne

TOURISME • Alors que Lausanne frise les records en termes de fréquentation touristique, les Chinois boudent notre ville... et toute la Suisse. En cause, l’insécurité liée aux attentats en Europe et l’instauration du visa biométrique.

  • Lausanne, une  simple destination de transit pour les Chinois? DR/PHOTOMONTAGE

    Lausanne, une simple destination de transit pour les Chinois? DR/PHOTOMONTAGE

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    Lausanne, une simple destination de transit pour les Chinois? DR/PHOTOMONTAGE

6,8%! À l’heure où le secteur connaît une crise sans précédent, et où la concurrence internationale se fait de plus en plus vive, le chiffre a de quoi réjouir! Le tourisme lausannois connaît en effet un véritable boum, avec une augmentation l’année dernière de près de 7% par rapport à 2015, faisant de la capitale vaudoise, avec Montreux et Nyon, les bons élèves du canton.

Pour encourageants qu’ils soient, ces chiffres cachent également un autre fait, un peu moins réjouissant: malgré l’embellie touristique, et à l’inverse de la tendance générale, les Chinois boudent Lausanne. Le nombre de nuitées enregistrées en 2016 a en effet baissé de 15 à 20% par rapport à celui de 2015, s’établissant, en novembre dernier à près de 30’400.

«Clairement, il s’agit d’un des seuls marchés négatifs chez nous, observe Steeve Pasche, le directeur de Lausanne Tourisme. Mais il ne s’agit pas d’un phénomène propre à Lausanne seulement, toute la Suisse est concernée».

À Genève en effet, la nette tendance à la baisse est similaire avec 73’800 nuitées pour les 11 premiers mois de 2016 contre 97’800 pour 2015.

Désaffection

Comment expliquer dans ce cas la désaffection des touristes en provenance de l’Empire du Milieu pour notre pays, alors que jusqu’à présent, ils étaient de plus en plus nombreux à nous rendre visite ?

«Selon les informations de Swiss Tourisme, ajoute Steeve Pasche, le facteur qui a le plus joué dans ce phénomène est le fait que depuis 2016, les Chinois doivent se déplacer pour fournir leurs données biométriques afin d’obtenir leur visa dans le cadre de Schengen. Or les bureaux de collecte en Chine sont relativement peu nombreux».

L’autre élément à prendre en compte, c’est évidemment la situation sécuritaire sur le continent et la crainte des attentats. «La Suisse est sur le Tour Sud de l’Europe, sur l’axe Milan-Paris, là où de nombreux attentats ont été à déplorer», constate le directeur de Lausanne Tourisme.

Baisse conjoncturelle ou pas, toujours est-il que Lausanne fait nettement moins bien que Genève, avec globalement moitié moins de touristes chinois. En raison de l’absence d’un aéroport international, et du fait que la capitale vaudoise est considérée par la plupart d’entre eux comme une simple étape en direction d’Interlaken ou de Lucerne. «La plupart du temps, ces touristes passent quelques heures ici, le temps de voir Ouchy et de visiter le Musée Olympique, avant de repartir, conclut Steeve Pasche».