Accouplement chez les chauves-souris : too big to fail…

REPRODUCTION - Une étude de l’université de Lausanne vient de le prouver : certains mammifères peuvent s’accoupler sans pénétration. Peut-être en raison de… la taille disproportionnée du pénis.

  • Photo: Olivier Glaizot

Jusqu'à présent, on pensait que le mode copulatoire des mammifères impliquait toujours la pénétration du pénis dans le vagin. Une étude menée par le Département d’Écologie et Évolution de l’Université de Lausanne, en collaboration avec le Naturéum révèle une exception de taille chez les chauves-souris, un groupe de mammifères dont les mœurs sexuelles sont encore très mal documentées.

Morphologie

Pour comprendre comment ces chauves-souris s'accouplent, les chercheurs ont observé leur comportement dans les combles d'une église au Pays-Bas, en captivité temporaire dans un centre de réhabilitation en Ukraine ainsi que dans les mines de Baulmes en Suisse. L'observation en direct du comportement reproducteur d'une centaine de couples montre que les mâles n'utilisent pas leur pénis comme organe d’intromission pour s’accoupler. Après avoir saisi la femelle en position dorso-ventrale, le mâle applique fermement son pénis contre la vulve de sa partenaire. Le couple peut rester dans cette position pendant plusieurs heures. Ces observations et la morphologie particulière du pénis de la sérotine commune constituent la première preuve de reproduction sans intromission chez un mammifère.

Taille

Cette étude a été menée par Nicolas J. Fasel du Département d’Écologie et Évolution de l’Université de Lausanne, en collaboration avec le Naturéum (Muséum cantonal vaudois des sciences naturelles) et des chercheurs d'Ukraine, des Pays-Bas, de Pologne et d'Allemagne. Elle s’est focalisée sur la description des accouplements et de la morphologie de l’appareil reproducteur de la sérotine commune (Eptesicus serotinus), une chauve-souris insectivore dont l’aire de distribution s’étend en Europe, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Chez cette espèce, la taille du pénis en érection est disproportionnée – près d’un quart de la taille du corps - par rapport à celle du vagin.