A moins de passer ses week-ends sur des circuits, une voiture comme la R8 d’Audi se doit d’être utilisable au quotidien. C’est le cas, parfaitement à l’aise dans le trafic, elle sait se faire docile. Elle partage une bonne partie de ses gènes avec la Lamborghini Huracan, mais elle paraît moins extrême.
Résister au turbo
Même Ferrari s’est mise au turbo pour gaver son V8. Audi résiste. Et de belle manière. Le couple fabuleux du moteur est là, juste sous le pied, à bas régime. Les dix cylindres ronronnent, prêts à propulser l’engin. Nous avons effectué tout un parcours sur de petites routes de l’Algarve. La sonorité générale est très supportable. Elle devient plus importante quand les revêtements se dégradent. Les suspensions sont pourtant très bien calibrées et s’adaptent à tous les usages. Un ingénieur, consulté, hausse les épaules et nous montre la hifi Bose: il n’y a qu’à monter le volume pour oublier…
Deux variantes affichent des puissances différentes: 540 ou 610 ch. La seconde possède quelques signes distinctifs comme un spoiler arrière fixe et davantage de carbone. Toutes deux sont super réactives, sportives à souhait et avec une tenue de route impressionnante. Allégée de 15%, plus rigide de 40%, elle a gagné en efficacité pure pour se frotter à des concurrentes qui ne sont pas en reste. En appuyant sur la touche représentant l’échappement, c’est… une musique forte et grisante
En version compétition
Le nouveau volant, bourré de commandes, s’apprivoise très rapidement. Un bon point pour le tableau de bord constitué d’un grand écran remplaçant tous les cadrans, où l’on affichera, selon ses désirs, les cartes du navigateur, les données d’accélération latérale et longitudinale, etc.
La R8 existe aussi en version compétition. Nous y avons goûté, en passager à côté de Rahel Frey, talentueuse jeune pilote, la première femme à gagner la coupe R8 et qui a participé aux 24 Heures du Mans. Elle a le pied lourd, la trajectoire sûre et freine tard et très fort. Un pur bonheur, sur le circuit de l’Algarve.