Vous avez dit ronds-de-cuir?

Dans l’imaginaire populaire, ils sont à la fois conspués et enviés. Ils, ce sont bien entendu les fonctionnaires dont la sécurité de l’emploi, bien réelle, est à la mesure du soupçon fantasmatique de tires-au-flanc qui leur colle souvent à la peau. Et le constat qui vient d’être fait ne va pas arranger les choses:en 10 ans en effet, le personnel de l’administration publique vaudoise, qu’elle soit cantonale et surtout communale, a très nettement augmenté, de l’ordre de 34%, largement au-dessus de la moyenne suisse. A ce phénomène, plusieurs explications peuvent être opposées:d’abord, il y a la croissance démographique de la population vaudoise, qui ne peut être sans retentissements sur la prise en charge administrative de ses besoins. Mais pas seulement:les modifications liées à la loi sur l’aménagement du territoire joueraient un rôle, tout autant, selon certains, qu’une tendance bien vaudoise à mettre en place une bureaucratie tâtillonne...
Il faudra beaucoup de temps pour tirer les enseignements d’une situation qui ne peut qu’interpeller...Quoique. Car il y a plus grave. Dans notre Suisse qui a fait des statistiques une véritable profession de foi, ces chiffres sont tout simplement contestés. Et pas par n’importe qui, puisque Pascal Broulis lui-même les balaie d’un revers de main. Autant dire que le véritable scandale n’est peut-être pas dans les chiffres des fonctionnaires, mais dans notre incapacité à les établir de manière incontestable. (lire notre article)