«Il faut mettre fin à une dérive»

VENTE DE VIN • Lausanne souhaite élargir au vin l’interdiction cantonale de vente des alcools forts. Les explication du syndic Daniel Brélaz.

  •  Daniel Brélaz.

    Daniel Brélaz.

Pourquoi avoir décidé d’aller plus loin que la législation cantonale, alors qu’il était clair que c’était la consommation des alcools forts qui posait problème?

Les nuits lausannoises ont un fort rayonnement et l’interdiction de l’alcool me paraît sur le principe globalement justifiée. Cela étant, la décision de la Municipalité d’élargir l’interdiction au vin a été prise dans un souci de cohérence, au vu des risques induits par l’entrée en vigueur de la législation cantonale.

 

Quels risques anticipez-vous?

En premier lieu, et c’est un risque majeur, il y a le fait que les consommateurs, faute d’avoir accès aux alcools forts, dérivent sur le vin pour se saouler. Il s’agit d’une éventualité qui n’est pas absolument pas négligeable, et il est possible que certains commerçants, - une minorité -, puissent même inciter en ce sens. Enfin, je relève que ce n’est pas sur le vin vaudois, beaucoup trop cher, que les adeptes de «biture express» vont se rabattre, mais bel et bien sur les vins importés du Sud de l’Europe ou d’Amérique latine, plus accessibles.

Cette décision risque d’être mal perçue par les commerçants...

Pas forcément.Car c’était la deuxième conséquence de la seule interdiction des alcools forts: la plupart des commerces de vente le soir sont des commerces familiaux qui ont pour obligation de séparer, dans les rayons, vins et alcools forts. Il s’agit d’une contrainte supplémentaire que la décision municipale vient lever. Au final, la Municipalité agit donc pour sécuriser les nuits lausannoises, même si au fond, les interdictions ne vont concerner que ceux qui n’avaient pas prévu de se saouler la gueule et constitué en conséquence leur réserve d’alcool au préalable.