Oscar Tosato: «Pourquoi serais-je amer?»

LAUSANNE • Le magistrat socialiste, réélu haut la main et futur doyen du collège, n’élude aucune question sur son avenir et celui de la Municipalité.

  • Oscar Tosato, réélu pour la 3ème fois à la Municipalité. DR

    Oscar Tosato, réélu pour la 3ème fois à la Municipalité. DR

Vous venez d’être brillamment réélu. Que vous inspire cette confiance populaire?

Honnêtement, je suis très touché par cette reconnaissance que m’exprime la population, élections après élections. Je l’interprète comme une demande de continuer les actions que j’ai menées.

Tout de même, l’ampleur de votre score montre qu’aucune usure du pouvoir ne s’exprime en ce qui vous concerne.

Mon crédo c’est d’être porteur de valeurs, celles de la lutte contre l’exclusion par exemple et de travailler pour ceux dont le revenu est limite pour permettre de joindre les deux bouts. Je le fais au quotidien, sur le terrain en rencontrant les personnes concernées, avant de proposer des mesures. C’est ce que j’ai essayé de faire par exemple à la Riponne.

En clair, c’est la méthode Tosato qui a triomphé...

Je ne suis pas un personnage médiatique, je privilégie l’approche du politicien, qui écoute, agit, se montre pragmatique et choisit la proximité. Je ne suis pas Berlusconi, je n’ai pas construit mon parcours avec les médias ni même sur les réseaux sociaux.

La grande surprise reste l’élection de David Payot.

Pas forcément. L’Alliance entre les socialistes, les Verts et la Gauche, a l’avantage d’offrir une diversité de manières de voir la ville. Les électeurs se sont prononcés en connaissance de cause en comprenant qu’ils n’avaient pas un bloc monolithique devant eux. La position sur la réforme fiscale des entreprises en est un exemple probant.

Un 2ème tour va être organisé. Ne serait-il pas plus sain en termes d’éthique politique que la minorité de droite soit représentée à la Municipalité?

Je vous rappelle que l’Alliance n’a pas revendiqué les 7 sièges de la Municipalité. Maintenant, il faut respecter les règles de la démocratie. Un 2e tour est possible, on ne peut reprocher à personne de l’utiliser. Pour moi, surtout pour une première élection, il vaut mieux être élu que d’avoir été coopté. Cela donnera une meilleure légitimité à M. Hildbrand qui va, à mon avis, faire un score soviétique.

Avez-vous une pensée pour Mathieu Blanc qui a raté son pari?

Je côtoie Mathieu Blanc depuis deux ans. Je l’ai admiré dans sa manière de mener sa candidature, de respecter ce qui avait été fait à Lausanne. C’est quelqu’un qui n’a pas besoin d’écraser les autres pour se mettre en avant. En politique, c’est une qualité rare.

Vous serez le doyen de la future Municipalité, vous avez été brillamment réélu. Logiquement, le prochain Syndic de Lausanne, ce devrait être vous!

Afin d’éviter d’avoir à gérer une primaire lors de l’élection, le PS a annoncé la couleur dès le lancement de la campagne, ce qui nous a aussi permis d’être transparents avec notre électorat. Grégoire Junod était le seul candidat pour ce rôle.

N’avez-vous pas payé le fait de ne pas avoir fait partie des proches de Pierre-Yves Maillard?

Je peux vous assurer que M. Maillard n’a joué aucun rôle dans ce choix. Je tiens à dire en outre qu’avec Mme Germond et M. Junod, nous travaillons main dans la main. Notre bilan est plus celui d’un collectif que d’individualités.

Tout de même, cela ne vous rend-il pas amer?

Pas du tout. Pourquoi voulez-vous que je sois amer? J’ai été élu 3 fois à la Municipalité, élu au Grand Conseil avec un record de voix, et j’agis dans mon dicastère pour tous les Lausannois en accord avec mes convictions. Que pourrais-je rêver de plus?