Quatre Vaudois en, et sur piste aux JO de Rio

CYCLISME • Sur les six sélectionnés pour les épreuves sur piste, quatre sont vaudois. Ils font partie de la formation suisse engagée dans la poursuite par équipes. Rencontre avec trois d’entre eux.

Ils possèdent déjà un palmarès étourdissant, embrassant le monde qu’ils parcourent et ses pistes sur lesquelles ils roulent rapidement, avec une belle technicité maîtrisée. L’autre jour à Lausanne, invités par la Commission des vélodromes romands, organisatrice des courses sur piste, Théry Schir (23 ans, Vélo-Club Orbe), Olivier Beer (25 ans, Cyclophile morgien) et l’homme du Cyclophile lausannois Frank Pasche (23 ans) ont reçu un substantiel soutien financier de la part de la dite Commission, qui a vu le jour en 2002, en même temps que le Centre Mondial du Cyclisme à Aigle, lieu d’entraînement hyper fréquenté par les cracks vaudois (ils se rendent également au Centre national à Granges). Manquait un mousque-taire à l’appel: Gaël Suter (24 ans, Montreux-Rennaz cyclisme), déjà à Rio pour tester la piste et ses caractéristiques.

Une équipe de copains

Quatre Vaudois sur les six pistards sélectionnés? C’est quasi historique. «Quand nous étions jeunes, nous avons fréquenté l’école de cyclisme le mercredi», dit Frank Pasche qui, avant de prendre place sur une selle, a pratiqué le tennis et le karaté. Olivier Beer, lui, avait pour habitude d’utiliser ses muscles en athlétisme. «J’aimais bien le saut en longueur» et Théry Schir «Pas Thierry», précise-t-il, s’était essayé aux agrès chers à la gymnastique. Le vélo, véhicule terrestre entrant dans la catégorie des cycles? Tous ont fait connaissance avec lui, il y a une dizaine d’années.

Des espoirs

Participer à des JO est un rêve caressé par tous les sportifs; mais pour la grande majorité, il demeure un songe d’une nuit d’été. Ou d’hiver. « Là, il est devenu une réalité», dit Frank Pasche. «Nous serons prêts le jour de la course.» Les favoris? «Les Australiens et les Britanniques», ajoute-t-il, mais nous serons là.» En 2015, aux Européens disputés à Granges, cette équipe de Suisse avait terminé au 2e rang. Alors… «L’absence de Stefan Küng (le leader s’est blessé dernièrement aux championnats de Suisse sur route) va nous manquer», ajoute Théry Schir. «Nous pensons à lui, on roulera pour lui, mais la situation ne change pas pour autant, dans la mesure où il faudra qu’on réalise le meilleur résultat possible. On reste réaliste, on sait où on peut aller et ce qu’on peut faire.»

Un entraîneur perfectionniste

Leur entraîneur est Daniel Gisiger, 61 ans, qui a relancé le cyclisme suisse sur piste avec le projet Rio 2016. «Papa» passionné qui veille sur ses ouailles à vélo, perfectionniste jusqu’au bout des boyaux et dont la carrière sur route et sur piste est ébouriffante. Présent à Lausanne, Robert Dill-Bundi, champion olympique de poursuite à Moscou en 1980, a adressé quelques mots écoutés par les Vaudois. «Croyez en vous! Laissez-vous aller! Ne pensez qu’à vous!» Une médaille est à ce prix. Elle est tout à fait envisageable, un récent passé invitant à cet optimisme.