Bientôt un Monsieur Propre à Morges?

Déchets sauvages • Face à l'augmentation des déchets sauvages sur la voie publique, une élue morgienne monte au front pour tenter d'enrayer un phénomène inquiétant et coûteux. De son côté, la Municipalité reste campée sur ses positions et mise sur la prévention. Un Monsieur Propre pourrait cependant être nommé pour surveiller les parcs.

  • Le littering est de plus en plus courant dans les parcs morgiens.

    Le littering est de plus en plus courant dans les parcs morgiens.

La nouvelle menace des collectivités publiques suisses a un nom anglophone: «littering». Le terme regroupe l'ensemble des déchets sauvages abandonnés sur l'espace public. Et s'il devient à la mode, c'est que les détritus sont toujours plus nombreux. Selon une étude commanditée par l'Office fédéral de l'environnement, le «littering» coûterait chaque année 150 millions de francs aux villes et communes suisses. De quoi exaspérer les services de voirie. A Morges, la situation inquiète car les déchets sauvages prolifèrent principalement dans les parcs et au bord du lac. Du coup, c'est l'image de la ville qui en pâtit. Pour tenter de trouver une parade à cette triste tendance, l'élue UDC Galina Spillmann a déposé une motion baptisée «Pour la mise en œuvre d'amendes dissuasives face à la prolifération de déchets sauvages à Morges». Son souhait: envisager l'ajout dans le règlement de police d'une classification claire des amendes afin de décourager ce genre de comportements répréhensibles sur la voie publique et de rendre compte de la situation actuelle en matière de lutte contre les déchets sauvages.

Ras-le-bol

Un souhait qui trouve un écho favorable dans l'ensemble de la classe politique. «Depuis cette motion, tous les partis me soutiennent pour combattre la prolifération des déchets sur la voie publique à Morges, précise Galina Spillmann. Depuis ces débats au conseil communal, l'idée s'est enracinée dans les esprits morgiens et elle fait son chemin. Il faut dire que les choses doivent changer, c'est scandaleux de voir des mégots, canettes, bouteilles en plastique et autres sacs, laissés ainsi n'importe où. C'est tout simplement une catastrophe pour notre ville!» Lorsqu'il faut envisager des solutions à ce problème, l'élue ne décolère pas. «Ne rien faire, c'est insulter la population suisse qui est honnête et disciplinée. Les gens qui viennent dans notre pays doivent respecter leur terre d'accueil et suivre les règles élémentaires. C'est presque criminel de laisser ainsi des déchets.»

Augmenter la répression

Galina Spillmann avoue ne pas souhaiter de Monsieur Propre, car «la voirie fait déjà un travail formidable». Mais proposer une classification des amendes ne permet pas de régler le problème puisque les auteurs de ces incivilités doivent être pris en flagrant délit pour être punis. Dès lors, l'idée de renforcer la surveillance des parcs et du bord du lac fait son chemin. Mais avec prudence. «Le littering, c'est souvent une question de négligence et pas forcément d'intention de dégradation, relève Vincent Jaques, municipal en charge des espaces publics morgiens. Nous avons entrepris des actions nocturnes avec la voirie et la police de proximité pour sensibiliser les jeunes à ce phénomène. Cela a eu beaucoup de succès.» Et d'avouer à demi-mots: «Concernant l'introduction d'un Monsieur Propre, la motion de Madame Spillmann est encore en observation, je ne peux donc vraiment pas me prononcer mais ce type de projets est forcément intéressant à mettre en œuvre le cas échéant...»