Lausanne-Cités: En tant qu'ancien candidat indépendant à la Municipalité, comment analysez-vous la compétition entre la verte Sylvie Podio et le socialiste Vincent Jaques?
François Meylan: Le fait d'être au milieu de tout cela me permet de faire plusieurs constats. Je pense tout d'abord que les résultats de l'élection seront très serrés. Sylvie Podio, depuis qu'elle a déposé sa candidature, réalise une campagne sans faute, elle passe bien auprès de la population. De plus, elle risque d'attirer le vote contestataire contre l'omniprésence socialiste à Morges.
LC: Quelles sont les stratégies choisies selon vous?
F.M.: En coulisses, on sait que certains élus du PLR complotent. Ils ont bénéficié des voix des Verts lors de la complémentaire car ces derniers n'ont pas eu un discours clair en torpillant la candidature Maria-Grazia Velini. Il risque donc d'y avoir une forme de réciprocité en appuyant désormais celle de Sylvie Podiot. Mais pas de tous les membres du PLR, seulement une partie risque de faire ce choix. Au PLR, on a parfois tendance à vouloir aussi élire le maillon faible adverse pour le torpiller quatre ans plus tard. Mais, c'est une stratégie dangereuse car le maillon faible n'est pas toujours celui que l'on croit. Cette stratégie ne vient cependant pas de la tête du PLR. C'est ce qui différencie ce parti du PDC. Nous préférons choisir la bonne personne pour l'avenir de Morges plutôt que de rentrer dans des querelles partisanes.
LC: Les quatre ans à venir vont être cruciaux pour la ville…
F.M.: C'est exactement cela! Il y a de gros dossiers en attente, notamment la piscine couverte ou le terrain des sports sans oublier les problématiques liées à la mobilité. Ces questions fondamentales doivent être traitées par des personnes compétentes et non par des élus mis là pour des raisons partisanes. Il est important de faire le bon choix le 23 septembre prochain. Même si on peut regretter qu'il n'y ait pas un spectre plus large dans le choix de candidats.
LC: Vous en voulez au PLR de ne pas avoir présenté de candidat?
F.M.: Je ne leur en veux pas vraiment, mais je n'ai pas compris ce choix. Je pensais qu'ils allaient suivre sur leur lancée de l'élection complémentaire. Au lieu de cela, ils se sont défilés, c'est dommage. Les partis morgiens doivent se mouiller, y compris le PDC, ils doivent donner des consignes de vote claires car c'est notre rôle d'aider l'électeur ou, au moins, de lui donner des pistes.
LC: A titre personnel, qui soutenez-vous?
F.M.: Malgré la bonne campagne de Sylvie Podio, je soutiens Vincent Jaques à la syndicature. C'est d'abord un choix de personne. Je dois aussi avouer que le programme des Verts ne me séduit pas vraiment…