GHB: tout ça pour ça… L'éditorial de Fabio Bonavita

La montagne accouche d’une souris. C’est ce qui ressort à la lecture de l’étude pilotée par le CHUV sur la présence de GHB dans les boîtes de nuit romandes. Sur les 815 échantillons analysés en 2021, seuls quatre présentaient des traces de la tristement célèbre drogue du violeur.

Soit moins de 0,5% de l’ensemble des échantillons soumis suite à des agressions sexuelles, des suspicions de soumission chimique, des black-out et autres infractions routières.

Des résultats très éloignés du vent de panique qui avait soufflé en novembre dernier sur les réseaux sociaux. On se souvient encore des dizaines de témoignages de femmes rapportant avoir été droguées à leur insu. Ni une, ni deux, les collectifs féministes étaient montés au créneau pour appeler au boycott immédiat des établissements nocturnes. Convaincus, sans preuve et malgré l’appel au calme de la Police cantonale vaudoise, que des agresseurs en puissance rôdaient armés de leur fiole de GHB. Ou de leur seringue, histoire de faire monter d’un cran la psychose ambiante.

Si elle confirme que le GHB circule sous nos latitudes, ce qui n’est pas une nouveauté, l’étude du CHUV permet de rappeler, une fois encore, que l’emballement des réseaux sociaux doit toujours être pris avec des pincettes. Elle souligne aussi que, dans l’immense majorité des cas, l’alcool est la substance la plus couramment consommée par les victimes d’agressions sexuelles. Viennent ensuite le cannabis et d’autres substances psychotropes comme la cocaïne, les amphétamines, la MDMA ou les benzodiazépines. Si elle peut faire des ravages, la drogue du violeur reste donc très marginale dans le milieu de la nuit. Et on ne peut que s’en réjouir…