La monnaie locale s’étend au pied du Jura

ÉCONOMIE • L’association Monnaie locale Gros-de-Vaud et Pied du Jura s’est constituée officiellement le 1er février.

C’est officiel. Pour ceux à qui l’idée paraissait encore saugrenue, l’association Monnaie locale Gros-de-Vaud a franchi un pas décisif le 1er février. Et désormais, le projet intègre également la région du Pied du Jura.

«Dès le premier marché sur lequel nous nous sommes rendus à Vufflens-la-Ville, il y avait déjà des personnes intéressées provenant du Pied du Jura», indique Muriel Lasserre, co-fondatrice du projet et membre du comité.

Dès lors que «les signaux clignotaient», il devenait évident pour le comité de pilotage d’intégrer le Pied du Jura au projet de monnaie locale. «Ils ont une sensibilité voisine à la nôtre car nous sommes un bassin de vie rurale. De plus, plusieurs producteurs du pays du Jura travaillent avec le Gros-de-Vaud.» Lors de l’assemblée constitutive du 1er février, les statuts ont été adoptés et le comité nommé. Ce dernier rassemble les cinq personnes qui constituaient déjà le comité de pilotage, Marie-Jo Aeby et Muriel Lasserre, co-initiatrices du projet, Joëlle Cornuz, Jean-Marc Zahnd et Bernard Iseli.

Des groupes de travail ont également été mis sur pied. L’un d’eux va notamment travailler à la détermination du nom de la monnaie. «Nous avons une boîte dans laquelle, à chaque rencontre, des personnes ont inscrit des idées. Le groupe vérifiera si certains noms rassemblent et répondent à nos critères, et peut-être qu’une votation sera organisée», explique Muriel Lasserre. Concrètement, le nom ne doit pas être trop long, mais il doit surtout être symbolique de la région, qui intègre à présent le Pied du Jura. «Nous aimerions l’avoir déterminé d’ici fin juin, afin de pouvoir mettre l’été à contribution pour tout le travail bureaucratique et le logo.»

Élaboration de la charte

La prochaine étape décisive aura lieu le 1er avril: il s’agira de l’élaboration de la charte. «Elle est l’élément fondateur car elle épingle les valeurs fondamentales à la base de la monnaie locale», indique Marie-Jo Aeby. Les volets économiques, écologiques et sociaux, ainsi que le principe de solidarité seront abordés et intégrés au document. Actuellement, une quinzaine de prestataires sont déjà intéressés à commercer avec la monnaie locale. Leur participation devra être revue à la lumière de la charte. «Un règlement sera aussi établi, car des problèmes se présenteront inévitablement», rigole Muriel Lasserre.

Il faudra ensuite passer aux choses pratiques: comment faire le billet, quel sera son graphisme, etc. «Cela fait un peu peur car le projet est énorme. Mais nous avons confiance et beaucoup d’énergie car chaque étape est pleine de rencontre très riches.»