A grands coups de rames jusqu’à Tokyo

AVIRON • Déjà aujourd’hui, le Lausannois Barnabé Delarze, et bon nombre de ses camarades, prépare les Jeux Olympiques de 2020. Au Japon, il ne sera pas question de diplôme, mais d’une médaille.

  •  DR

    DR

  • DR

    DR

Quand, à coups de rames cadencés il glisse sur l’eau, seul ou accompagné, Barnabé Delarze convoque l’extraordinaire. Tout bonnement parce qu’il n’aime pas l’ordinaire. L’hiver, le Lausannois construit et consolide sa préparation physique et ses entrailles. «C’est en hiver qu’on gagne les courses», aime-t-il à rappeler. Le rameur veut dire par là que c’est durant la saison du froid que se dessinent les succès, voire les exploits, dans le chaud de l’été ou de sa proximité. Des shows, aussi, que Barnabé Delarze, dans sa déjà longue carrière a offerts un certain nombre de fois sur cette planète aviron qu’il chérit.

Trois entraînements par jour

A Lausanne, il ne rame presque jamais. «Le lac n’est pas très bon», dit-il. «Pour un habitué, le Léman paraît plat quand il le voit calme, mais il y a des lames de fond.» Conséquence: c’est à l’étranger qu’il se prépare, ou au Centre suisse de l’aviron à Sarnen, endroit idéal à tout point de vue. «Le lac de Sarnen étant plus petit, il est davantage plat.» Dans le canton d’Obwald, il s’astreint à trois entraînements par jour (séances de musculation comprises), ce qui équivaut à 5 ou 6 heures de travaux répartis entre le tôt du matin et la fin d’après-midi, avec une pause-récupération bienvenue au milieu de tout ça.

Le quotidien de Barnabé Delarze, 193cm pour 100kg, est copieux. A l’image de ce qui se trouve dans son assiette, plusieurs fois par jour. A ce propos, il avait déclaré dans un passé récent: «J’aime manger, je ne fais du sport que pour ça.» «Moi, j’ai dit ça?», sourit-il. «C’était un clin d’œil, une petite blague. Bon, j’aime bien manger mais parfois, on doit se forcer, pour tenir le coup, tellement la charge d’entraînement est grande et pas qu’au niveau du volume. Et quand il fait froid, ça creuse.» Il y a peu de sport requérant autant d’heures d’entraînement: «Comme ça, à chaud, poursuit le champion, j’en vois trois qui se rapprochent de l’aviron; la natation, le ski de fond et le triathlon.»

Objectif Tokyo 2020

Barnabé Delarze, qui aura 24 ans le 20 juin, a été deux fois champion du monde en 4 de couple (2 rames chacun) en catégorie moins de 23 ans (2013 et 2014). Il a gagné bon nombre de courses et de médailles, et aux JO de Rio, il a terminé 7e et diplômé avec Maillefer, Stahlberg et Rössli. L’objectif? Ce sont les JO de Tokyo en 2020 si proches désormais; et dans les esprits. Jusque-là, tout sera axé dans la perspective de ceux-ci. Même les prochains Mondiaux qui se dérouleront en septembre à Plovdiv, en Bulgarie.

Le Lausannois est aux études à l’Uni. Il prépare un Bachelor en sport et en science politique. «J’en suis à la moitié.» Swiss Olympic, au travers de l’Aide sportive, l’aide, ça coule de source, le Canton et la Ville de Lausanne aussi. «L’armée me soutient au niveau financier également. Je suis un militaire contractuel. J’ai effectué mon école de recrues, en caserne, et à Macolin. Mais l’aide que je reçois est indépendante de cette école.» Il fait partie des 18 sportifs aidés (9 pratiquent un sport d’été et 9 sont des athlètes adeptes de sports d’hiver) sur la base de leurs résultats et de certains paramètres ou arguments. «J’ai la chance d’en faire partie et ça me rend heureux.»