Trois mois à bord du navire de l’espoir

AIDE HUMANITAIRE • Dominique Nolens a passé trois mois à bord du plus grand navire-hôpital au monde. Cette physiothéra- peute lausannoise à la retraite s’est engagée bénévolement au service de l’organisation humanitaire Mercy Ships.

  •  Une expéreince fantastique pour Dominiaue Nolens. dr

    Une expéreince fantastique pour Dominiaue Nolens. dr

Rencontres avec des patients et avec des bénévoles de nombreux pays, défis, joies et travail à bord de l’Africa Mercy, le plus grand navire-hôpital non-gouvernemental au monde: durant trois mois, la Lausannoise Dominique Nolens a véçu une expérience unique dont elle a accepté de témoigner.

Lausanne Cités: Quelle a été votre motivation à travailler gratuitement avec Mercy Ships?

L’envie depuis fort longtemps de travailler pour une ONG afin d’apporter son obole à l’humanité qui en a fort besoin. J’étais curieuse de mieux connaître, sur place, la réalité de l’investissement des organisations humanitaires. J’ai également été attirée par le concept de Mercy Ships: un navire qui se déplace de pays en pays, reste 10 mois dans un port et qui non seulement apporte des soins immédiats pour les locaux, mais a également une mission de formation!

Comment avez-vous entendu parler de Mercy Ships et de l’Africa Mercy?

Par un courrier de promotion retrouvé dans ma boîte aux lettres!

En quoi consistait votre travail à bord?

Team leader dans la salle à manger. J’ai organisé et travaillé avec toute l’équipe pour le bon déroulement du service dans le réfectoire lors des trois repas quotidiens. J’ai également assuré la quantité et le déploiement de la nourriture et la répartition du travail entre l’équipe de Mercy Ships et les «day crews», les personnes du pays qui sont engagées et salariées durant 10 mois pour aider sur le navire (traduction, service, …).

Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté au niveau personnel?

La connaissance des différentes cultures et le respect de celles-ci : les bénévoles à bord proviennent d’une quarantaine de pays! Du coup, on se forme par la difficulté de la vie en communauté et toute la tolérance que cela demande. Ce n’est pas toujours facile ni évident, mais c’est très formateur. J’ajouterais aussi la relativisation des choses, dont j’étais déjà consciente de par mon travail comme physiothérapeute, et la reconnaissance face à notre mode de vie. Cette relativisation permet plus de sérénité.

Un événement , une rencontre qui vous a touchée?

Il y en a deux: d’abord celle d’un jeune patient amputé dont j’ai pu prendre en charge le suivi prothétique. Ensuite une rencontre, avec la dernière patiente admise durant la mission à Madagascar: elle présentait son bébé de trois mois, qui paraissait 2 semaines tant il était petit: les médecins bénévoles de Mercy Ships se sont investis à 200% pour sauver cet enfant.

Une organisation née à Lausanne

En 1978, Don et Deyon Stephens vivent à Lausanne et démarrent une aventure qui les amènera à la fondation de Mercy Ships. Une équipe cherche alors un bateau adapté à leur rêve, d’un navire-hôpital allant à la rencontre des plus démunis de ce monde.

Ce rêve se réalise le 7 juillet 1978. Grâce à un emprunt à une banque suisse, Mercy Ships achète son premier navire, un ancien paquebot prénommé M/V Victoria, pour un million de dollars. Don et Deyon commencent à recruter un équipage et à récolter des fonds pour que le bateau soit conforme aux normes internationales. Après quatre ans d’efforts continus, le paquebot est transformé en navire-hôpital. Rebaptisé Anastasis, il prend la mer en 1982.

D’autres bateaux suivront: le Caribbean Mercy et l’Island Mercy. En 2007, une autre étape importante est atteinte avec le lancement de l’Africa Mercy, le plus grand des quatre navires-hôpitaux gérés par l’organisation. Avec ses 5 salles d’opération et son hôpital de 82 lits, ce navire apporte une capacité médicale doublée par rapport à ses prédécesseurs.