Une première romande pour deux Lausannois

ULTRA ENDURANCE • Au début du mois, les Lausannois Philip Morel et Gilbert Cavedon ont bouclé la 11e édition de l’exigeante épreuve suédoise «Ötillö swimrun». Pour nous, ils reviennent sur cette première aussi éprouvante qu’historique.

  • Philip Morel et Gilbert Cavedon s’entraînent 10 à 12h par semaine pour pouvoir performer sur de telles épreuves. DR

    Philip Morel et Gilbert Cavedon s’entraînent 10 à 12h par semaine pour pouvoir performer sur de telles épreuves. DR

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Ils voulaient «s’amuser et voir la ligne d’arrivée» mais Philip Morel et Gilbert Cavedon ont fait plus que cela: ces deux pères de famille et ingénieurs lausannois de 37 ans et 50 ans sont rentrés dans la petite histoire sportive! Ils resteront les premiers Romands à avoir bouclé la mythique course «Ötillö swimrun». C’était le 5 septembre dans l’archipel de Stockholm. Cette épreuve d’ultra endurance, dont le nom signifie «d’île en île», est l’une des plus exigeantes au monde. Elle consiste à rallier l’île de Sandhamn à celle d’Utö située 75km plus loin. Le tout par deux, en alternant les sections de course à pied et celle de natation dans une Baltique à 13 degrés, en traversant 26 îles et en transportant son matériel jusqu’à l’arrivée.

30km avec un genou coincé!

«On a mis 10h53, soit moins de 11h comme nous l’espérions après deux mois d’entrainement spécifique dans le Léman et le lac de Joux, récapitulaient à peine douchés les triathlètes du club Rushteam d’Ecublens. On se classe ainsi 57e sur 120 d’une épreuve sélective faisant office de championnat du monde de swimrun!» Soit à trois heures des vainqueurs, deux machines aussi modestes que souriantes des forces armées suédoises. Mais une fois n’est pas coutume, l’essentiel pour ces compétiteurs n’était pas dans ces statistiques.

L’épreuve a poussé les deux Romands à leurs limites dans des paysages d’une beauté à couper le souffle. «J’ai fait les 30 derniers kils avec un genou gauche à moitié bloqué, raconte Gilbert Cavedon. Seul, c’est clair que j’aurais bâché. D’autant que la natation n’est pas mon fort et que la fameuse section «Peak swim» avec ses vagues, ses courants et ses 1km400 a laissé nos jambes quasi tétanisées par le froid!» Il ne fut pas non plus évident pour les deux larrons de gérer les transitions souvent glissantes entre les sections de natation et celles de trail parcourues en combinaison dans de magnifiques forêts vallonnées via de petits sentiers qui n’en étaient pas toujours. À tel point qu’il se sont même brièvement perdus!

Très sélective mais fairplay

Les deux complices ont particulièrement apprécié l’ambiance bon enfant régnant sur cette épreuve pourtant ultra sélective. A chaque fois qu’une équipe nous dépassait ou l’inverse, il y avait des encouragements de part et d’autre. C’était génial!» raconte Philip Morel. Il n’est pourtant pas sûr qu’ils puissent se raligner sur l’Ötillö l’an prochain. «Le swimrun est né il y a 11 ans avec cette course qui est limitée à 120 équipes. Ce sport devient de plus en plus populaire en Europe et le niveau monte si rapidement qu’envisager une nouvelle qualification est loin d’être gagné, expliquent-ils. Au pire, on se dira qu’on a vu les débuts de quelque chose de grand!»

www.otilloswimrun.com