BOURDONNETTE • Alors que les étalages du point de vente se vidaient, sans se remplir à nouveau, la conseillère communale Esperanza Pascuas avait déjà tenté, en fin d’année dernière, de connaître le sort qui serait réservé au Denner du quartier de La Bourdonnette. De guerre lasse, sans réponse de la part des propriétaires, ni de la Fondation lausannoise pour la construction de logements (FLCL) qui gère le lieu, elle s’est décidée à mettre par écrit ses questions et de les adresser à la Municipalité le 3 décembre dernier.
La nouvelle de fermeture a été d’autant plus mal accueillie par les habitants du quartier qu’ils n’ont eu aucune information officielle. «Nous sommes 1500 personnes, dont des personnes âgées, en chaise roulante, des mamans avec des enfants en bas âge, que cette disparition met dans l’embarras.» Sans le Denner, les familles du quartier doivent se rendre, au plus proche, au centre Cinétoile de Malley, ou à Ecublens (EPFL), les obligeant à utiliser les transports publics, ou la voiture s’ils en possèdent une. Et comme si cela ne suffisait pas, l’office de Poste de la Bourdonnette fait partie des bureaux menacés par le Géant jaune. «Cela en fait un peu trop», regrette Esperanza Pascuas, par ailleurs présidente du comité du centre socioculturel de la Bourdonnette.
Heureusement, cela ne devrait pas durer: un nouveau commerce d’alimentation générale réouvrira bien au même endroit. Mais il ne s’agira pas d’un Denner, car l’enseigne a mis fin à l’exploitation du magasin et renoncé à poursuivre la location de cette surface commerciale, indique Philippe Meyer, gérant de la FLCL. Il s’agissait en effet d’une enseigne «satellite» : Denner louait la surface et la mettait en sous-location à un commerçant indépendant. Qui était libre notamment d’y proposer d’autres produits en complément de l’assortiment de Denner.
Par ailleurs, les mésaventures vécues par le magasin l’été dernier laissent envisager des travaux nécessaires au niveau de la ventilation. «Avec les grosses chaleurs les légumes pourrissaient et de nombreux clients ramenaient le lait qui avait tourné», rappelle Esperanza Pascuas. Au vu de ces circonstances, «il est fort probable que cela fasse partie des éléments ayant provoqué la décision de remise de bail par l’exploitant», envisage Philippe Meyer. Puisque Denner n’a pas souhaité payer cette remise en état, cette question sera abordée avec le repreneur, qui devra lui-même entreprendre les travaux nécessaires.
Actuellement, il semblerait donc qu’une solution se profile pour la reprise de cette surface commerciale et des discussions sont en cours, informe le gérant de la FLCL. «Nous espérons une réouverture dans les semaines à venir» assure-t-il. Le calendrier ainsi que les conditions de reprise doivent être discutés dans le courant de la semaine.