Des pères divorcés et en colère lancent une pétition

DROIT PARENTAL • Des papas, privés de leurs enfants suite à une séparation conflictuelle, veulent qu’un organe de surveillance soit mis sur pied pour contrôler les agissements des intervenants du Canton.

  • Les pétitionnaires veulent davantage d’équité entre les pères et les mères. Ci-dessous, Julien Dura, fondateur du MPEJ, avec sa pétition qu’il enverra bientôt aux députés vaudois.

Le vent serait-il en train de tourner dans le combat à la David contre Goliath opposant certains pères divorcés à la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ)? Via une pétition lancée récemment (www.mpej.ch/petition), le Mouvement parents, enfants, jeunesses (MPEJ) veut imposer  à la DGEJ et aux intervenants en protection de l’enfance du Canton, un organe de contrôle et de surveillance indépendant disposant d’un pouvoir de sanction.

La pétition réclame aussi que tous les entretiens entre les familles impliquées et les professionnels du Canton soient protocolés ou enregistrés. «Ainsi seulement, la DGEJ pourra aller vers plus d’objectivité et d’humanité car ses employés ont trop souvent par défaut un parti pris au profit des mères. Ces préjugés colorent leurs rapports sur la base desquels, entre autres, la Justice se prononce au final», déplore Julien Dura qui est à l’origine de ce texte.

Calomnies impunies

Selon le Vaudois de 54 ans, des témoignages de pères confirment que beaucoup d’entre eux s’estiment gravement lésés par les services sociaux lors de leur divorce. Les accusations mensongères de violences ou d’abus sexuels sur les enfants, proférées stratégiquement par l’ancienne compagne, tiennent souvent une place centrale dans ces affaires. Et elles  impliquent rapidement un éloignement partiel ou total entre le père visé et ses enfants. «Et même une fois celui-ci mis hors de cause à l’issue d’une enquête longue et fastidieuse, le mal est fait, sa réputation entachée, sa santé bien souvent affaiblie et surtout le retour à une fréquence de visite normale prend encore des mois voire des années, peste Julien Dura. Dès lors, la relation entre l’enfant et son père est abimée et embourbée dans un conflit de loyauté.»

L’activiste, connu comme étant l’un des plus ardents défenseurs vaudois de la cause paternelle, estime que cette gestion des dossiers relève de la maltraitance grave. «Pourtant, les dénonciatrices calomnieuses écopent dans le meilleur des cas de quelques jours amendes alors que le code pénal prévoit jusqu’à cinq ans de prison. Cela n’est pas dissuasif et d’autres mères, aveuglées par leur colère, continue donc d’utiliser sans complexe cette arme fatale de destruction massive!» déplore encore l’auteur du livre «A la mémoire des parents de seconde zone». Lequel réclame donc dans sa pétition une grande sévérité dans ces affaires.

Intérêt supérieur de l’enfant bafoué?

Julien Dura et son homologue genevois Philippe Oberson estiment que «l’intérêt supérieur de l’enfant, si souvent mis en avant dans ces affaires, est en réalité trop souvent bafoué par les intervenants sociaux en charge» et ils veulent «enfin que cela cesse». Leur pétition a déjà recueilli un peu plus de 300 signatures.

Elodie Masson, porte-parole de la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse précise de son côté qu’à l’heure actuelle, «des parents qui ne seraient pas d’accord avec l’intervention de la DGEJ peuvent s’adresser à la Justice de Paix, à la hiérarchie de l’Office de protection des mineurs de leur région ou encore au Bureau cantonal de médiation administrative.»