La première spiruline swiss made est produite près de Lausanne

INNOVATION • Le célèbre superaliment vert, venu du fond des âges, est produit à Lonay par un pionnier depuis 2017. Explications.

  • L’algue verte est réputée pour être un «superaliment». En médaillon, Stéphane Sasvari

La première spiruline swiss made a été produite à proximité de Lausanne. C’était à Lonay dès 2017 et elle cartonne toujours. Le pionnier suisse se nomme Stéphane Sasvari. Ce Vaudois de 56 ans, quincailler de formation, est un touche-à-tout plutôt curieux et anticonformiste de nature. L’autodidacte produit 500 à 700 kg par année de cet alicament très populaire dans notre pays depuis près d’une décennie. Et ce dans six bassins, construits à la main, pour une surface de 640 m2 et recouverts d’une serre.

«Une révélation»

En effet, la spiruline ne se développe que dès 18°. La sienne a eu les honneurs d’un des redoutables tests de la Fédération romande des consommateurs fin 2019 laissant loin derrière ses concurrents. Car Stéphane Sasvari travaille «comme nos artisans horlogers». Avec passion et méticulosité donc et ça se sent et ça se mesure même... «J’avais consommé de la spiruline il y a environ quinze ans et le bien-être général que j’en avais tiré m’avait étonné au point de creuser le sujet en profondeur jusqu’à comprendre qu’elle pouvait très bien être produite en Suisse», explique le Vaudois passionné. Lorsqu’il assiste pour la première fois à la récolte chez un producteur de France voisine, c’est même carrément une sorte de «révélation». Il lance alors, via un crowdfunding son entreprise Spiruline Swiss made, laquelle jouit aujourd’hui du prestigieux «Swiss label» à l’arbalète.

Un boost énergétique

Très vite, son associé Christophe Simon, qui s’occupe de toute la partie gestion administrative, comptabilité et logistique le rejoint dans cette aventure. «La spiruline est une microalgue ou plutôt une cyanobactérie vieille de plus de 3,5 milliards d’années. Elle compte parmi les premiers organismes vivants ayant permis de créer l’atmosphère. Elle se développe dans des lacs alcalins légèrement salés des pays chauds. C’est l’aliment le plus riche de la planète puisqu’il contient jusqu’à 70% de protéines, toutes les vitamines et oligoéléments sauf la vitamine C, des antioxydants et de la chlorophylle. Les Incas en consommaient. Elle est utilisée pour lutter contre la malnutrition dans certains pays et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la qualifie même de meilleur aliment du 21e siècle pour l’humanité, ce qui n’est pas rien», résume avec enthousiasme Stéphane Sasvari.

Lui la produit en paillettes, soit la forme dans laquelle elle est la moins transformée. Pour cela, il la sèche à basse température. Soit à moins de 40 degrés pendant six à huit heures contre quelques 180 dans l’industrie ce qui lui confère dans ce second cas un goût peu agréable sous lequel la plupart des gens la connaissent. Stéphane Sasvari bichonne son «boost énergétique et nutritionnel» sept jours sur sept et récolte de mars à octobre. Un Jurassien, un Valaisan et un Broyard se sont depuis lancés sur ce marché après lui. Stéphane Sasvari vend au tarif de 45 francs les 100 grammes contre seulement 10 francs pour la spiruline, la plupart du temps produite en Chine ou sur le continent américain, que l’on trouve le plus souvent en gélules, en poudre ou en comprimés dans les pharmacies, drogueries et autres grandes surfaces. La spiruline se conserve plutôt très bien sur la durée et se consomme en cures trois ou quatre fois l’an maximum. Celle de Stéphane Sasvari est soumise à des analyses bactériologiques et de métaux lourds. Il la vend depuis son site web ou directement à la serre éventuellement à l’issue d’une visite didactique. Avis aux amateurs!