De la vaisselle sale provoque une crise à la RTS

LA SALLAZ • Deux licenciements avec effet immé- diat, quatre avertissements, dont trois pour fautes graves, le tout dans une ambiance devenue exécrable. Situation inédite à Option Musique, la petite chaîne musicale de la RTS empêtrée dans une affaire digne de Clochemerle.

  •  Une histoire de vaisselle sale crée une crise sans précédent à Option musique. DR

    Une histoire de vaisselle sale crée une crise sans précédent à Option musique. DR

Tout a commencé par une histoire anodine de vaisselle sale. «Les employés de la chaîne se sont renvoyés la balle pour savoir qui ne nettoyait pas son plat, son verre ou sa fourchette. C’est de l’enfantillage, mais un enfantillage qui a pris une tournure incroyable.» Cette source, proche du dossier, dénonce l’ambiance délétère qui régnerait depuis plusieurs mois au sein d’Option Musique.

Pour faire la lumière sur cette affaire, la direction de la RTS a mandaté un enquêteur indépendant. Selon nos informations, il fait partie du collectif Crise.ch, composé d’anciens magistrats et de médiateurs. Jean-François Cuénod, lui-même ancien magistrat vaudois et membre de l’équipe, ne veut ni confirmer, ni contester cette intervention et se borne à dire: «Le contrat qui lie l’enquêteur à son mandat contient toujours une clause de confidentialité. La seule chose que je peux vous dire c’est que les coûts de ce type de démarche se situent entre 200 et 300 francs de l’heure.»

Les syndicats choqués

Afin de trouver le ou les coupables, les employés d’Option Musique ont tous été entendus pour donner leur version des faits. Ce qui s’apparentait à un simple conflit de vaisselle sale a donc fini par prendre une tournure des plus déplorables pour aboutir au licenciement immédiat de deux collaborateurs de la chaîne, alors que quatre autres ont été avertis.

Valérie Perrin, secrétaire régionale du Syndicat Suisse des Mass media, n’en revient toujours pas: «Je critique la forme du licenciement. J’attends les conclusions du rapport d’enquête afin de comprendre comment on en est arrivé là. Cette situation est inédite, je ne m’attendais pas à une telle issue.»

Silence...radio

Pour faire la lumière sur cette crise qui touche de plein fouet la RTS, nous avons contacté le service RH de l’entreprise. Silence radio. C’est Barbara Stutz, la cheffe de presse, qui a répondu à nos questions. Enfin presque: «Pour des raisons évidentes de protection de la personnalité, la RTS ne fait aucun commentaire sur des situations internes concernant ses collaborateurs.» On n’en saura pas plus.

Reste que dans un contexte d’austérité annoncée avec la suppression de 74 postes au sein du géant public, les employés d’Option Musique doivent donc également composer aujourd’hui avec une ambiance qui tient davantage du mélodrame que du cadre professionnel.