En 2015, plus de 300’000 personnes ont réservé leur hébergement en Suisse en passant par le site Airbnb. Avec plus de 17’000 annonces, la plate-forme est devenue un mastodonte. Et pour la seule région morgienne le résultat est aussi sans équivoque: plus de 300 personnes louent une chambre, un appartement ou une maison aux internautes.
De quoi sérieusement inquiéter le secteur hôtelier qui subit de plein fouet cette concurrence: «Le fait que ce site existe ne me dérange pas vraiment, c’est dans l’air du temps, concède Christoph Zen Ruffinen, président de la section La Côte de l’Association romande des hôteliers (ARH). Par contre, dans la majorité des cas, les gens qui louent un hébergement ne sont pas en règle et ne paient pas la taxe de séjour, c’est totalement anormal.»
Face à la baisse constatée du nombre de nuitées, les professionnels de l’hôtellerie sont en train de plancher sur une riposte en bonne et due forme. «Nous sommes en train de réfléchir à un site regroupant tous les hôtels de la région et qui serait une forme de concurrence directe en mettant le paquet sur la visibilité en ligne de la plate-forme», précise le président de l’ARH.»
Dans ce contexte de concurrence acharnée, Valérie Olivier, directrice de Morges Région Tourisme, analyse ces évolutions avec philosophie: «Airbnb est une offre parmi les autres, je pense qu’elle touche une autre clientèle que les hôtels traditionnels. Par contre, il est essentiel qu’elle se régularise et que la taxe de séjour soit payée.» Selon l’Office fédéral de la statistique, la durée moyenne des nuitées dans les hôtels suisses est de deux nuits. Elle s’élève à 4,5 sur Airbnb. Une preuve supplémentaire de la complémentarité de ces deux offres qui devraient apprendre à cohabiter ces prochains mois.