La difficile remise en question des campings

LA CÔTE • Avec une météo catastrophique en début d’année et des facteurs conjoncturels tendus, les terrains de camping font grise mine. Pour survivre, ils devront se réinventer en améliorant leur offre touristique.

  • Les campings de La Côte sont dans une situation difficile. DR

    Les campings de La Côte sont dans une situation difficile. DR

Les chiffres sont parfois trompeurs. Quand on analyse les statistiques vaudoises de fréquentation des terrains de camping et caravaning, on pourrait facilement se laisser duper. En effet, 2015 aura été une excellente année avec 285’667 nuitées. Pour retrouver un aussi bon résultat, il faut remonter à 2009.

Pour Frédéric Gianella, président de l’Association Vaudoise des Terrains de Camping (AVTC), la réalité est pourtant bien différente: «Il faut être sincère, ces chiffres ne reflètent pas notre quotidien. La situation des campings n’est pas idéale et il y a une coagulation de facteurs négatifs qui explique nos difficultés. Nous sommes très dépendants de la météo et l’année dernière fut exceptionnellement bonne, ce qui n’est pas le cas ces derniers mois. Il faut ajouter à cela la force de notre monnaie qui fait fuir de nombreux touristes. Ces derniers préfèrent souvent faire un voyage d’un week-end avec easyJet dans une ville européenne, c’est moins cher et le climat est différent.»

Se moderniser ou mourir

Au camping municipal du village de Le Vaud, sur les hauteurs de Nyon, le gérant Olivier Pahut fait peu ou prou le même diagnostic: «Aujourd’hui, pour tenter de s’en sortir il faut avoir un très grand terrain de camping, ce qui permet de faire des économies d’échelle. Sinon, il faut se battre, c’est ce que j’essaie de faire mais les années sont de plus en plus difficiles, car les voyageurs sont devenus très exigeants. Pour tenter de remonter la pente, les campings doivent s’adapter et proposer des services supplémentaires. Ainsi, les instituts de beauté font leur apparition entre les tentes et permettent de fidéliser la clientèle. «Je pousse les membres de l’association à installer des sanitaires high-tech. Nous devons aussi proposer le maximum d’activités, c’est uniquement ainsi que nous pourrons revivre de belles années, précise Frédéric Gianella.»