Transports publics: Lausanne met le paquet

  • Grâce aux 132 millions promis par Berne, les transports publics lausannois seront boostés.
  • Au menu: un nouveau tram, l’extension du M3 et l’augmentation de la capacité du M2.
  • Tour d’horizon des principaux chantiers qui vont bouleverser la mobilité du grand Lausanne.

  • Malgré les oppositions, le tram Lausanne-Renens devrait voir le jour dans les cinq ans.  DR/PHOTOMONTAGE

    Malgré les oppositions, le tram Lausanne-Renens devrait voir le jour dans les cinq ans. DR/PHOTOMONTAGE

  • Malgré les oppositions, le tram Lausanne-Renens devrait voir le jour dans les cinq ans.  DR/PHOTOMONTAGE

    Malgré les oppositions, le tram Lausanne-Renens devrait voir le jour dans les cinq ans. DR/PHOTOMONTAGE

«Le M3 sera un nouvel axe fort de transports publics de l’agglomération lausannoise»

Nuria Gorrite, conseillère d’Etat en charge des infrastructures et des ressources humaines

«Les projets d’agglomération permettent de prendre le problème de la mobilité dans sa globalité et de réfléchir à des moyens durables pour éviter ce trafic au centre-ville, ce que la construction d’autoroute ne fait objectivement pas.» Pour Alice Genoud, coordinatrice de section au sein de l’Association transports et environnement (ATE), il est urgent d’agir en faveur des transports publics. Cela tombe bien, c’est ce qui est prévu ces prochaines années.

L’aval de la Confédération

Grâce à une manne fédérale de 132 millions de francs, l’agglomération Lausanne-Morges a décroché la timbale: «La deuxième étape du métro M3 a été retenue par le Conseil fédéral dans le cadre des projets d’agglomération dits de troisième génération, se félicite Nuria Gorrite, la conseillère d’Etat en charge des infrastructures et des ressources humaines. Jusqu’à présent, nous avions le financement fédéral pour construire cette nouvelle ligne entre la gare CFF et le Flon, en lien avec les forts développements ferroviaires prévus par Léman 2030.» Désormais, la Confédération confirme la pertinence de construire ce métro jusqu’aux hauts de la ville. «Cette annonce met véritablement sur les rails le M3 en tant que nouvelle ligne de métro entre le centre de Lausanne et la Blécherette, où de nombreux nouveaux logements sont prévus», ajoute Nuria Gorrite. Désormais, ce n’est plus seulement une doublure du M2 jusqu’au Flon pour faire face à la forte augmentation de voyageurs attendus à la gare de Lausanne qui va voir le jour, mais un nouvel axe fort de transports publics de l’agglomération lausannoise.

Les nouvelles ambitions du M2

Si le M3 ira plus loin, le M2 bénéficiera également d’une mise à niveau grâce à une augmentation des cadences comme le confirme Mehdi-Stéphane Prin, délégué à la communication pour le Département des infrastructures: «Il s’agit notamment de construire un nouveau tracé entièrement à double voie sous la gare de Lausanne ainsi qu’une nouvelle station proche des quais CFF.» Cet arrêt de métro sera parfaitement intégré à la future partie souterraine de la gare de Lausanne, réalisée dans le cadre du plan ferroviaire Léman 2030. L’emplacement de la station, plus à l’ouest, permettra également de compenser le déplacement du centre de gravité du carrefour ferroviaire vaudois, avec l’allongement des quais en direction de Renens.

Le futur tram

Autre chantier de taille: la création de la première ligne de tramway lausannoise qui devrait relier la gare de Renens à la place de l’Europe. Un projet particulièrement attendu par les 30’000 voyageurs empruntant chaque jour les lignes 17 et 18 sur les tronçons appelés à être remplacés par le tram. Ces lignes tl sont aujourd’hui saturées et elles vont devoir faire l’objet de mesures exceptionnelles pour augmenter leur capacité en attendant l’arrivée du t1. Une arrivée retardée par les nombreuses oppositions.

Pour Mehdi-Stéphane Prin, la mise en service se fera «à l’horizon 2023, sous réserve des procédures judiciaires». Le RER Vaud profitera également de la manne fédérale. Concrètement, cela se traduira par le réaménagement de la gare de Cully. A la fin de l’année 2020, il sera possible d’y faire circuler quatre RER par heure entre Cully et Cossonay. Autant de chantiers prévus qui devraient permettre de favoriser le report modal et donc contribuer à une fluidité plus importante sur les routes et autoroutes. En théorie.

Manne fédérale: confirmation en 2019

Si cela s’apparente à une pure formalité, les 132 millions promis par la Confédération pour l’agglomération Lausanne-Morges doivent encore passer une étape comme le précise Mehdi-Stéphane Prin, délégué à la communication pour le Département des infrastructures: «Les projets de troisième génération sont actuellement en phase de consultation et devraient être soumis aux Chambres fédérales au début 2019. La qualité des projets déposés, le très bon rapport coût/utilité et la cohérence des mesures ont permis d’obtenir cet important cofinancement.» Une prudence confirmée par Lukas Kistler, porte-parole au sein du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication: «La procédure est en cours de consultation. Les taux de contribution sont donc provisoires et peuvent encore être modifiés jusqu’à la libération des crédits par le parlement.» Et de rappeler: «Les infrastructures de transports publics sont importantes pour améliorer le système de transport global dans les agglomérations.»