«J’ai rencontré une dame qui pratique l’aventure de proximité dans Lausanne depuis maintenant près de dix ans. Peut-être l’avez-vous croisée au détour d’une rue, accroupie devant un muret d’apparence anodine. Avec une curiosité intarissable, elle parcourt chaque matin, qu’il pleuve ou qu’il vente, les moindres recoins de la ville à la recherche de plantes cachées. Elle part à la découverte d’une nature étonnamment survivante, lovée le plus souvent dans les interstices de pierres et de goudron. Car une ville est peuplée d’une multitude d’espèces variées que personne ne voit plus, bien trop occupé à tracer son chemin. Elle me racontait l’histoire de ce toit de garage engazonné situé près de l’avenue Vinet. On peut y voir à la fin du mois d’août plus de cent orchidées en fleur!».
Pierre Corajoud, «aventurier du proche », dans «Lausanne en méandres, quinze histoires citadines des lieux». Corajoud, 2003, 94 p