Une campagne qui ne manque pas de mordant

SOINS DENTAIRES • Entre les partisans du rembourse-ment des soins dentaires et leurs opposants, la campagne fait rage sur les réseaux sociaux. Les initiants crient à la censure et dénoncent des pratiques déloyales.

  •  Le site «oui-soins-dentaires.ch» des initiants est-il «parasité» par le site «soins-dentaires-oui.ch» réservé par les opposants? DR

    Le site «oui-soins-dentaires.ch» des initiants est-il «parasité» par le site «soins-dentaires-oui.ch» réservé par les opposants? DR

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça castagne dur. Entre le comité vaudois pour le remboursement des soins dentaires, et les opposants à l’initiative, les noms d’oiseaux fusent déjà, alors que la votation aura lieu dans plus d’un mois. Clivant au possible, le débat vient de s’inviter, modernité oblige, sur les réseaux sociaux où initiants et opposants se livrent une bataille féroce. Féroce? Pas seulement. Déloyale, dénonce Jorge Lemos, community manager du comité en faveur du remboursement. Au point que les initiants se sont fendus d’un communiqué indigné, envoyé à toute la presse et intitulé «Quand on n’a pas d’arguments, on censure».

Démarche déloyale

«Franchement, la démarche des opposants est vraiment déloyale s’insurge Jorge Lemos. Nos militants s’investissent énormément sur facebook pour alimenter le débat et la seule réponse que les opposants donnent, c’est de les bloquer. Ce n’est pas comme ça qu’on débat, et c’est de la censure.». Et d’ajouter: «Nous, on ne les a jamais censurés. Cette attitude montre qu’ils n’ont pas d’arguments»

«C’est faux, nous n’éludons pas le débat, répond Nicolas Tripet, responsable de la communication numérique au Centre patronal vaudois, fer de lance de l’opposition à l’initiative. Sur notre page facebook, on trouve une pléthore de commentaires des initiants. Et on leur répond volontiers. Mais il y a des limites au trolling et il faut voir à quoi on fait face. Un débat vigoureux, c’est de bonne guerre, mais il ne faut pas dépasser les bornes».

Nom de domaine

Reste que pour les initiants, c’est plutôt les opposants qui ont dépassé les bornes. A preuve, ces derniers ont en effet réservé le nom de domaine «soins-dentaires-oui.ch» sur internet, histoire de leur couper l’herbe sous les pieds et de brouiller les cartes avec le vrai site des initiants, «oui-soins-dentaires.ch».

«Non seulement ils bannissent des gens qui sont polis et courtois, mais ils ont recours à ce genre de procédés inacceptables, déplore Jorge Lemos. Ils s’accaparent un nom de domaine pour nous empêcher de l’utiliser, ce que nous n’avons jamais fait.» Nicolas Tripet ne nie pas la démarche.

«C’est une pratique de campagne assez classique, minimise-t-il. Et franchement, si on s’achoppe sur ce genre de choses, pour 17 frs, alors que les enjeux avoisinent les 300 millions, c’est que les initiants n’ont vraiment pas d’arguments à nous opposer. Cela les dispense de nous donner des réponses aux vraies questions très factuelles que l’on pose.»