Se reconnecter à soi grâce à la peinture

VUFFLENS-LA-VILLE • Quatre artistes exposent leurs œuvres à la maison de commune de Vufflens-la-Ville. Itinéraire de ces quatre amis qui ont tous croché à leur art pour la liberté procurée.

Pauline, Romain et Claudia sont tous trois éducateurs et Marc a travaillé huit ans en tant qu’assistant socio-éducatif. C’est dans le cadre de leur métier commun qu’ils se sont rencontrés. Pour les quatre autodidactes, l’exercice d’un art leur a permis de libérer leurs émotions et de se découvrir.

Âgée de 25 ans, Pauline a commencé à peindre il y a déjà huit ans. «Ce que j’aime dans mon métier, c’est qu’il faut faire preuve de créativité au quotidien. Avec les enfants handicapés que j’accompagne, la norme n’existe pas.» Cette créativité et cette absence de «cadre», Pauline les retrouve dans la peinture intuitive: «Je ne sais pas à l’avance ce que je vais faire. C’est une manière de communiquer des émotions de façon différente qu’avec des mots.»

Cela semble toutefois avoir suffi à embarquer Romain, il y a une année, et Claudia, il y a à peine huit mois, dans l’aventure de la peinture intuitive. À 32 ans, Romain s’est toujours considéré comme quelqu’un «qui ne savait pas bien dessiner». Pourtant, en commençant à peindre, il s’est rendu compte qu’en plus d’être accessible, le pinceau lui permettait de se reconnecter à lui-même. «Ne pas savoir ce qui va venir permet de se confronter à certaines choses que l’on esquive.»

Disponible pour les autres

Claudia, 28 ans, abonde dans le même sens: «Avec ce travail, on est toujours disponible pour les autres, cela peut être épuisant. Peindre me permet de me retrouver et de me ressourcer» même si la difficulté ou la frustration font partie du contrat. Quant à Marc, huit années passées en tant qu’assistant social lui ont appris à «s’arrêter et regarder autrement». Contrairement à son emploi précédent orienté vers l’efficacité et le rendement, cette nouvelle manière de voir les choses l’a poussé à s’intéresser à la photographie, en s’arrêtant sur des détails, en figeant des instants.

Habitants des régions d’Yverdon, de Lausanne et de St-Prex, les quatre jeunes se sont retrouvés à Vufflens-la-Ville grâce à Instagram. Plus précisément, grâce à Cornélia Gindroz, employée de la commune, qui «suit» Claudia sur le réseau social. Cornélia Gindroz et sa collègue choisissent des œuvres à exposer à la maison de commune tous les trois mois. Cela permet de valoriser le travail d’un artiste et d’habiller à l’année les murs blancs de l’administration. Pour Pauline, Claudia, Romain et Marc, l’occasion était idéale. «Nous cherchions justement un lieu où exposer nos travaux ensemble donc cette opportunité tombait à pic».

Exposition à la Maison de commune de Vufflens-la-Ville, jusqu’au 31 mars 2017