Le premier rhum vaudois rencontre un vif succès dans le canton… et au-delà

SUCCESS STORY • Initiée il y a quatre ans, l’aventure Banqero est déjà une réussite pour Yann Francey et Arnaud Nebel. Outre un certain succès commercial, leurs rhums séduisent également les experts de cette eau-de-vie originaire des Caraïbes. Les deux potes lanceront à la fin de ce mois leur nouvelle création.

  • Yann Francey (à gauche) et Arnaud Nebel écoulent plus de 8000 bouteilles par année. DR

    Yann Francey (à gauche) et Arnaud Nebel écoulent plus de 8000 bouteilles par année. DR

Quand ils ripolinaient leur char d’assaut, Yann Francey et Arnaud Nebel ne se doutaient pas un instant que leur franche camaraderie militaire allait les emmener sur les chemins de l’entrepreneuriat.

Un destin que les deux compères ont bâti autour d’une passion commune, la dégustation de rhums traditionnels des Caraïbes. Un jour, autour d’un café cette fois-ci, une idée un peu folle leur vient à l’esprit: produire le premier rhum suisse. Vaudois pour être précis, Yann habitant à Romanel-sur-Lausanne et Arnaud à Rolle.

Un résultat à la hauteur de leurs espérances

Bille en tête, ils décident de partir à la recherche d’un maître-distillateur, une perle rare qu’ils débusquent à la distillerie coopérative de Bougy-Féchy en la personne d’Alex Paccot. «Ensuite, nous nous sommes mis en quête d’une mélasse de canne à sucre de première qualité, se souvient Yann. Nous l’avons trouvée à Cuba et notre premier container est arrivé le 28 mars 2019. Epaulés par la Haute Ecole de viticulture et Oenologie de Changins, notre premier rhum est sorti de l’alambic quelques mois plus tard, le 6 juin. Grâce à la cuisson vapeur et à une quadruple distillation, le résultat fut clairement à la hauteur de nos espérances.»

Plusieurs distinctions internationales

Très rapidement, la marque prend son envol. Les consommateurs suivent et les distinctions internationales se multiplient au-delà de toute attente. «Nos deux premiers rhums, le blanc Silver et le traditionnel Copper, ont connu un succès qui a boosté notre motivation. Ils ont reçu plusieurs médailles aux World Rum Awards à Londres. Si la recette fonctionne, c’est qu’avec Arnaud nous sommes très complémentaires, précise Yann. J’ai travaillé dix ans dans le milieu bancaire et lui est ingénieur en mécanique, il gère l’aspect technique et moi celui financier.»

Quatre ans après leurs débuts, les deux amis ont atteint leur rythme de croisière, ils écoulent plus de 8000 bouteilles par année et continuent de se faire plaisir en lançant de nouvelles créations. Les trois crus (Trinidad, Guatemala et West Indies) de la gamme XO, par exemple, qui proposent des doubles vieillissements de six ans et plus et qui commencent leur maturation sous les tropiques avant de subir un «Swiss Finish» sur l’arc lémanique, dans leur propre chai.

Un rhum plus accessible

Mais aussi le Pink, un apéritif estival à base de rhum destiné aux cocktails et, plus particulièrement, au Spritz. Les deux entrepreneurs ne comptent cependant pas s’arrêter en si bon chemin, ils lanceront à la fin de ce mois leur nouveau rhum baptisé Banqero Arrack.

Une version destinée à toucher le grand public: «Il sera moins pointu et donc plus accessible. Au fil du temps, notre démarche reste la même: proposer des produits de qualité pour tous types d’amateurs de rhum. Même si nous avons 15'000 bouteilles qui vieillissent dans des bariques, l’important est d’avoir du plaisir», sourit Yann.