Devant nous, il y a quelque chose qui galvauderait l'expression «sublime» par trop usitée. Il n'y a pas besoin de chercher dans les encyclopédies pour comprendre que la place principale du Réghistan est sûrement la plus belle d'Asie centrale. Nous sommes à Samarcande et nos yeux pétillent comme devant un trésor sur la route de la Soie.
Savent-ils où se trouve cette cité dont le seul nom défie toutes les architectures? Pour aider un peu, il ne suffit pas de dire que c'est en Ouzbékistan. Le nom rappelle vaguement une terre lointaine de l'ex-Union soviétique, un pays que les moins de 20 ans ignorent.
Mirages à toucher du doigt
Alors, on évoque Alexandre le Grand, bouleversé par les beautés de Samarcande, et Gengis Khan, se remémorant que tout était exact sur cette région... «sauf qu'elle est encore plus belle». Ce qui ne l'a pas empêché de saccager complètement la ville à la tête de ses hordes mongoles comme il l'a fait pour Boukhara, autre perle du pays. Heureusement, ce bâtisseur de génie que fut Timur, alias Tamerlan, au XIVe siècle – pourtant pas un tendre non plus –, donnera à Samarcande la grandeur architecturale que nous lui connaissons aujourd'hui.Ouzbékistan? Pays d'Asie centrale de 447'000 km² avec Tashkent (ou Tachkent) pour capitale. Pour changer de l'argent, il faudra bien un sac vide. Nous sommes dans le pays des petites coupures et la plus grosse est de 1000 sum (nom de la monnaie, dont le code est UZS). Pour un franc, il faut compter environ 2150 sum. Sur la carte, les voisins s'appellent Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan et Afghanistan. Son territoire est en grande partie désertique avec le Kizilikoum, l'un des plus grands déserts du monde. Mais voilà, ici, il y a des mirages que l'on peut toucher du doigt.
Les plus belles villes du monde
Il faut se rendre dans ces capitales de légende que sont Samarcande, Boukhara et Khiva, longtemps considérées comme les trois plus belles villes du monde. Samarcande? Au cœur de la ville turquoise, il y a la place du Réghistan, avec ses trois medersa (écoles coraniques). La plus ancienne, Ouloug Bek (du nom du petit-fils de Tamerlan) fut la plus grande université d'Asie centrale. Les deux lions-tigres de faïence lui font face et dominent l'arche de la medersa Chir-Dor, tandis que celle de Tilla-Kari (Porte dorée) complète l'ensemble.Au nombre aussi des trésors de l'architecture: les mausolées de Chakhi Zinda, sur le site archéologique d'Afrassiab, le porche monumental de la mosquée Bibi Khanym, le mausolée Gour Emir qui abrite la dynastie de Tamerlan. Et tous ces monuments se vivent comme des rêves.