Le bateau s'appelle «Tchaïkovski Prestige». Il fallait bien cela à ce navire répondant aux standards les plus exigeants pour emprunter ces voies si particulières. Au neuvième jour de ce voyage fluvial et lacustre, les deux grandes rivales seront réunies dans notre mémoire: Moscou et Saint-Pétersbourg. Le miroir de l'Histoire s'y reflète tandis que l'on tente, à bord, quelques cours de russe en attendant les fameuses Nuits blanches, en juin, dans le «Versailles russe».
Du métro au Bolchoï
Nous n'en sommes pas là. En attendant, nous sommes à Moscou. Pas pour une étape obligée mais pour découvrir les premiers joyaux de Russie. En même temps, l'envie (l'envie seulement) nous prend de danser devant le Bolchoï et de profiter aussi de sa transformation en ville du XXIe siècle. Car il y a tant de choses à voir: ici le monastère Niovodivitchi ou le Palais des Armures, là le musée Pouchkine (Beaux-Arts), dessous le célèbre métro de Moscou. Et comment ne pas choisir en priorité la Galerie Tretiakov!Ensuite, il sera l'heure de lever l'ancre et d'appareiller en direction d'Ouglitch. Les chants orthodoxes résonnent. Mais l'un des bijoux de cette découverte fluviale est assurément Iaroslav, à la confluence de la Volga et de la Kotorosl. Cette cité du tout début du XIe siècle, fondée par Iaroslav le Sage, abrite des maîtres-artisans réputés.Si nous avions pris l'avion, nous ne saurions rien de la Carélie. On la connaît par le monastère d'Old Valaam sur le lac Ladoga. Osera-t-on avouer que le clou du spectacle se trouve sur la petite île de Kiji, sur le lac Onega? Ce ne serait alors qu'une vue de l'esprit puisque pas un seul clou n'a été utilisé (sauf pour tenir les tuiles de pins) pour construire ces deux églises en bois inscrites au Patrimoine de l'Unesco, dont la Transfiguration avec ses 22 coupoles.
Nuits blanches en apothéose
Mais voilà l'apothéose: Saint-Pétersbourg, la ville des Tsars. Lors des Nuits blanches, en juin, la ville prend une dimension encore plus particulière. Les nuits sont longues et les couleurs magiques. La perspective Nevski fait rêver davantage. Saint-Pétersbourg se respire comme si l'on voulait humer l'Empire. Certains croiront le retrouver devant la démesure des façades du Palais Catherine, à une trentaine de kilomètres de la ville, d'autres dans le Palais Youssopov, sur la rivière Moïka.