Migrants: «Nous sommes devenus sa famille de cœur!»

  • Depuis octobre 2015, le programme «Héberger un migrant de l’EVAM» a pour objectif l’accueil de migrants dans des familles résidentes dans le canton de Vaud. 
  • Un moyen pour l’institution vaudoise de permettre aux migrants d’améliorer leur niveau de français, créer des liens et trouver un endroit sécurisant et chaleureux. 
  • Le 30 octobre, la Ville de Lausanne organise une séance d’information au Casino de Montbenon à ce sujet notamment. 

  • Paul, Fikrey et Carole: une belle complicité. verissimo

    Paul, Fikrey et Carole: une belle complicité. verissimo

«Il n’y a eu aucune complication. La régie immobilière, les voisins, tout le monde a réagi de manière totalement positive.»

Paul, citoyen suisse qui a accueilli un migrant dans sa famille

Ce samedi après-midi, il pleuvait mais tout le monde affichait une bonne humeur légère dans l’appartement de la famille Monnier. Depuis le mois de juillet 2016, aux sourires de Carole et de Paul est venu s’ajouter celui de Fikrey. A 19 ans, ce jeune migrant, qui a fui la dictature érythréenne, prenait des cours de français et participait à des activités sportives lorsqu’il a croisé la route de ce couple de la région lausannoise. Carole apprend alors que Fikrey dort depuis plus d’une année dans un bunker et qu’il a besoin d’aide pour s’intégrer correctement dans le pays. « Je suis alors allée manger au restaurant avec mon mari et nous avons discuté de la possibilité d’accueillir Fikrey dans la pièce qui nous restait libre. Nous n’avons jamais eu d’enfant et nous avons vite considéré que c’était une chance et une occasion unique de vivre quelque chose de presque similaire», se souvient Carole.

Sans embûche

Les premiers jours ont-ils été compliqués? «Il n’y a eu aucune complication. La régie immobilière, les voisins, tout le monde a réagi de manière totalement positive. On s’est posé mille questions alors qu’il n’y en avait aucune de légitime», détaille Paul. Du côté de Fikrey, c’est toute une vie qui change. Installé confortablement dans l’appartement, il peut également profiter de l’aide de ses nouveaux parents de cœur pour s’intégrer. Faire du vélo avec Paul, aller chaque semaine au cinéma avec Carole: la vie reprend petit à petit, loin de l’ambiance du bunker.

Très appliqué dans ses études, il peut aussi bénéficier de l’aide du couple de Vaudois pour trouver des stages et des apprentissages. «Des fois, il est nécessaire d’avoir des Suisses qui peuvent aider à faire les démarches ou rassurer un peu les gens que l’on contacte. Une fois que la première impression est passée et que les premières inquiétudes ont disparu, tout se déroule beaucoup mieux. Je me sentais toujours différent et jamais chez moi, ça m’a redonné confiance en moi», raconte Fikrey.

Avec maintenant une année de recul, l’expérience a de quoi donner envie à d’autres familles de sauter le pas. Le seul moment compliqué? Quand le jeune migrant ajoute un peu trop de berbéré dans les plats qu’il cuisine. Cette puissante épice éthiopienne a failli arriver à bout des papilles de Carole!

Intégration innovante

Des familles comme celle des Monnier, il y en a de nombreuses depuis 2015 dans le canton, mais ce modèle est encore appelé à se développer, particulièrement à Lausanne. «Aujourd’hui le nombre de familles qui s’engagent dans un processus d’accueil sont peu nombreuses dans les centres urbains. Une bonne information qui explique aussi les aides qui peuvent être fournies devrait inciter plus de Lausannois à s’engager. La Municipalité soutien donc les projets des associations qui cherchent des familles d’accueil pour les migrants», précise l’élu socialiste en charge de la cohésion sociale Oscar Tosato.

La possibilité également pour la commune de Lausanne de rappeler son engagement en matière d’intégration. Ceci notamment au travers du très actif Bureau lausannois pour les immigrés. La population de la ville de Lausanne est multiculturelle. De nouveaux habitants provenant de tous les pays du monde viennent s’y installer chaque année. Certains pour occuper des places de dirigeants dans nos entreprises, d’autres pour faire briller nos clubs sportifs, beaucoup pour prendre soin des personnes malades ou âgées et quelques-uns pour y demander l’asile. Pour favoriser leur accueil et leur intégration la Municipalité a mis en place de nombreuses prestations», conclut Oscar Tosato.

Le 30 octobre, la Ville de Lausanne organise une séance d’information à 19h au Casino de Montbenon