Ne tirons pas la prise du service public !

  • Alberto Mocchi, président des Verts vaudois

    Alberto Mocchi, président des Verts vaudois

Qui peut affirmer qu’il ne s’est jamais réveillé au son de la voix des présentateurs de la matinale de la première, qu’il n’a jamais passé une soirée devant un match de la Nati ou un bon film diffusés par RTS1 ou 2, ou qu’il ne s’est jamais renseigné sur l’actualité en regardant le JT de Darius Rochebin?

Or tout cela pourrait bientôt appartenir au passé. L’initiative «No Billag» sur laquelle nous sommes appelé-e-s à nous prononcer le 4 mars prochain vise en effet à supprimer toute redevance et interdire le subventionnement par la Confédération de chaînes de télévision ou de radio. En d’autres termes, tirer la prise des chaînes publiques, qui devraient si un «oui» sortait des urnes mettre la clef sous le paillasson dès le 1er janvier 2019.

On verrait ainsi disparaître d’un coup des milliers d’emplois, des aides qui permettent à la culture et au sport d’avoir dans notre pays une vivacité enviable, mais aussi et surtout une source d’informations fiable et neutre.

A l’heure des fake news et des rumeurs les plus folles qui se répandent à toute vitesse via internet, il est plus que jamais nécessaire de disposer d’informations vérifiées et vérifiables pour se forger une opinion. Or si la SSR ferme ses portes et que l’on continue à voir disparaître les titres de presse, on risque de se retrouver face à un vrai problème démocratique, avec le monopole de l’information détenu par quelques grands groupes. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si l’on retrouve derrière «No Billag» le parti de Christoph Blocher, qui depuis des années achète des médias un peu partout en Suisse afin de mieux faire passer sa vision du Monde.

Pour éviter un appauvrissement de l’information et donc de la démocratie, je voterai donc NON à «No Billag» le 4 mars prochain.