La scène se déroule le 9 avril 1956, sur le tarmac de l’aéroport de Genève. L’acteur américain Yul Brynner et son épouse Doris Kleiner viennent accueillir leur amie Audrey Hepburn. Elle revient de New York et de Hollywood où elle a participé à la grande soirée des Oscars. Elle vient de tourner «My Fair Lady» de George Cukor, salué par la critique. Au journaliste de la Télévision suisse romande qui lui demande ce qu’elle est venue faire à Genève, elle confie être là pour visiter une maison «dans les environs». Il s’agit en fait de «La Paisible», à Tolochenaz, où elle s’installera quelques années plus tard et y finira sa vie .
Dans la légende
Elle est déjà une actrice réputée, mais c’est en 1961, avec «Diamants sur canapé» tiré du roman de Truman Capote, qu’elle entrera véritablement dans la légende du cinéma. En interprétant le rôle d’Holly Golightly, une jeune femme extravagante et extravertie, un rôle difficile pour elle qui est de nature plutôt timide. Grâce au film, les robes créées par Hubert de Givenchy feront le tour de la planète, rendant le couturier et l’actrice aussi célèbre l’un que l’autre. Quant à la chanson Moon River qu’elle chante pendant le film, elle deviendra une scène mythique du cinéma hollywoodien.
Un havre de paix
En 1963, en pleine gloire, l’actrice choisit toutefois de s’établir définitivement dans le village Tolochenaz. Pour échapper au brouhaha de Hollywood qu’elle ne supporte plus et s’affranchir des regards intrusifs. Pour y élever ses deux enfants aussi, en toute tranquillité, aux côtés de son dernier amour, l’acteur néerlandais Robert Wolders. Elle y vivra dans l’anonymat, aimant discuter avec les gens qu’elle rencontrait lorsqu’elle promenait ses chiens. Ses obsèques eurent lieu le 24 janvier 1993 dans l’église du village. Elle fut ensuite inhumée dans son petit cimetière. Etaient présents, ses deux précédents maris, l’acteur et producteur américain Mel Ferrer et le psychiatre italien Andrea Dotti. Ainsi que le couturier Hubert de Givenchy, Alain Delon, Roger Moore ou encore le prince Sadruddin Aga Khan. Sur sa tombe, d’une grande sobriété, une simple croix en pierre avec deux dates: 1929-1993. Cette sobriété, encore et toujours, qui fut à l’image de sa vie.