Sur Apple TV, Cherry promet de belles émotions

Souvent maladroit, parfois bouleversant, et truffé de références, «Cherry» souffre d’un trop-plein mais reste une belle surprise, à la narration ample et au propos touchant et engagé.

A VOIR - CHERRY (APPLE TV)
Les Frères Russo, champions de l’écurie MCU (Marvel Cinematic Universe) s’échappent de l’univers des super-héros pour revenir à une forme de cinéma plus intime et personnelle. En adaptant ce roman autobiographique d’un ancien aide-soignant militaire revenu d’Irak et atteint de stress post-traumatique, les cinéastes espéraient sans doute livrer un grand film, tant sur la forme que sur le fond, portrait d’une Amérique sans cœur qui broie sa jeunesse dans les mâchoires du capitalisme et du militarisme outranciers. Si les Russo ont voulu trop en faire, donnant parfois à leur film des airs de bande-démo, on est vite emporté par l’arc narratif très ample de leur film et certaines séquences sont particulièrement réussies. D’autres au contraire tombent à plat ou frisent le ridicule, soutenues par une surcharge d’effets ou une musique trop pompière. Souvent maladroit, parfois bouleversant, et truffé de références, «Cherry» souffre d’un trop-plein mais reste une belle surprise, à la narration ample et au propos touchant et engagé.

A VOIR - BOSS LEVEL (VOD)
Roy a un gros problème: chaque matin, il est attaqué par une horde d’assassins venus le liquider. Il finit immanquablement par mourir, et sa journée recommence, encore et encore, ramenant à chaque fois cet ancien agent des forces spéciales au point de départ. Pur plaisir aussi régressif que réjouissant, «Boss Level» se déguste comme une petite madeleine de Proust ultra-référencée, qui cite en s’amusant et pêle-mêle «Un Jour sans Fin», Indiana Jones », la saga «Taken» avec Liam Neeson ou encore les jeux vidéo d’arcade des années 90. On pense aussi à l’excellent «Edge of Tomorrow», dans lequel Tom Cruise est aussi condamné à revivre éternellement le jour de sa mort. Bref, si le concept de boucle temporelle est loin d’être novateur, il est ici décliné sur un mode particulièrement fun et malin, et on prend aussi beaucoup de plaisir à retrouver Mel Gibson dans un rôle de méchant colonel qui rêve de devenir maître du monde.