«Antigang» à la RTS et «Paris est à nous» au cinéma: les deux nanars de la semaine à éviter

Une épuisante branlette intellectuelle et un Jean Reno qui décidément devient un habitué des ratés. Notre chroniqueur Thomas Lécuyer a choisi pour vous les films qu'il ne faut surtout pas voir cette semaine.

Paris est à nous

Sorti il y a quelques semaines sur Netflix, et porté par l’actrice valaisanne Noémie Schmidt « Paris est à nous » a été tourné entre 2014 et 2017 dans la capitale française, quasiment sans budget, sans autorisation et seulement avec quelques lignes de scénario. Si le dispositif mis en place est fascinant et livre quelques scènes fortes, si les images sont belles, si la musique de Laurent Garnier est excellente, si Noémie Schmidt est talentueuse et lumineuse, que reste-t-il de tout ça au bout d’une heure trente? Un beau gâchis. La faute sans doute à un scénario qui a décidé de se faire la malle au bout de quinze minutes pour laisser la place à une série de réflexions contemplatives qui ont la fâcheuse manie de tourner en rond, une répétition sans fin ni fond de séquences hallucinatoires qui illustrent les questions un peu vaines de son héroïne sur fond de musique électronique, allez, soyons francs, c’est un peu de la branlette intellectuelle et c’est fatiguant. Créer un dispositif si ancré dans le concret, dans la spontanéité, et dans la liberté, pour au final livrer un objet qui s’enferme dans ses propres interrogations et son délire métaphysique déjà vu mille fois mieux ailleurs (n’est pas Terrence Malick qui veut), c’est quand même dommage.

Antigang, samedi 16 mars 22h50, RTS Un

A quand remonte le dernier bon film avec Jean Reno? Aha vous aussi vous avez du mal à vous souvenir! Honnêtement, je dirais rien de vraiment bon depuis l’an 2000 et « Les Rivières Pourpres ». Depuis vingt ans, et la faute à un manque évident de flair, une carrière mal gérée peut-être, ou alors une scoumoune carabinée, le grand acteur enchaîne les série B de seconde zone, les pâles copies de ses anciens succès, et les comédies ratées. «Antigang» fait partie de la première catégorie, avec son scénario boîteux de série policière télévisée mal pensée, ses tentatives de traits d’humour malheureux, et son look de mauvaise copie de contrebande des meilleures productions américaines du genre comme «Heat » (voir à côté).