Le week-end de Laurent Antonoff: un oiseau de nuit qui aime les bains de foule

Noctambule jamais repenti, il assume d’être encore et toujours un oiseau de nuit même s’il se contente maintenant des soirées «pour les gens de son âge» où on s’éclate au MAD avec des cover band d’ABBA

  • DR

    DR

Trente ans de journalisme régional dans les colonnes du 24 Heures et trois livres publiés n’empêchent pas Laurent Antonoff d’être moins à l’aise dans le rôle de l’interviewé que dans celui de l’intervieweur. Il me confie toutefois volontiers aimer débrider sa plume dans ses fictions, laissant ainsi tomber l’objectivité journalistique de rigueur dans son métier pour se lancer avec plaisir dans des univers politiquement incorrects, où se mélangent ironie, spleen, sarcasme et mauvaise foi, dans un style qu’il érige en philosophie de vie. Avec « Hulahup », son dernier roman publié aux Editions du Basson, l’auteur livre un shot littéraire qui provoque quelques belles sensations fortes. On y découvre, au fil d’un style naturel à la frontière du parler, un héros détestable mais attachant, guérisseur rock’n roll et obsédé qui soigne les foules du monde entier dans des stades à grands coups d’imposition des mains, sorte de croisement gonzo entre Jésus Christ et le Big Lebowski. Habitant à la Cité, Antonoff aime voir depuis sa fenêtre les flots de touristes qui se mitraillent de selfies dans ce décor si familier. Le samedi matin, il descend les bien-nommés Escaliers du Marché pour aller baigner dans le joyeux mélange cosmopolite de la place de la Riponne. Il aime quand ça brasse, quand c’est intense, comme à l’épicerie du monde «Les Spécialités de la Palud». Noctambule jamais repenti, il assume d’être encore et toujours un oiseau de nuit même s’il se contente maintenant des soirées «pour les gens de son âge» où on s’éclate au MAD avec des cover band d’ABBA! Si par la force des choses il écrit tous les jours pour son quotidien, il ne peut s’empêcher de reprendre la plume quand le week-end arrive, continuant de raconter des histoires, tout comme il le fait dans ses articles, et jouant même parfois à l’écrivain public pour ses proches. Thomas Lecuyer