Suspend’us: un fleuron de l’entraide arrive à Lausanne et Renens

SOLIDARITÉ • L’association Suspend’us qui œuvre en faveur des personnes les plus précaires débarque dans l’agglomération lausannoise. Alors que la liste des commerces participants ne cesse de croître, l’association est maintenant à la recherche de donateurs.

  • Laure Oriol avec une collaboratrice du Spot, take-away participant situé à la rue du Midi à Lausanne. DR

    Laure Oriol avec une collaboratrice du Spot, take-away participant situé à la rue du Midi à Lausanne. DR

«J’ai rendez-vous ce midi pour approcher un potentiel donateur à Lausanne, une fondation de bienfaisance», lance un peu fébrile Laure Oriol, cofondatrice avec l’une de ses trois filles, Clémence, de ce beau projet philanthropique. Forte de ses succès à Genève, Nyon, Yverdon et Fribourg, l’association Suspend’us commence en effet l’extension de son réseau dans la région lausannoise. Depuis trois mois, les membres s’activent sur le terrain pour dénicher des partenariats avec des commerces et des mécènes locaux.

De quoi s’agit-il? Depuis 2020, l’association attribue les dons récoltés à divers commerces de la place avec lesquels elle aura établi un partenariat. A Lausanne et Renens, tout détenteur de la CarteCulture émise par Caritas peut repérer sur la plateforme Suspend’us, le commerce qui vend des biens susceptibles de l’intéresser. Sur place, il présente sa CarteCulture, prend possession de sa marchandise, le commerçant est ensuite remboursé par Suspend’us grâce aux dons qui lui sont attribués.

Des commerçants ravis

Situés dans un même local face à la gare de Lausanne, deux commerces participants, Powerhouse et I work u play, respectivement espace de coworking et coworking-garderie solidaires se disent enchantés par ce partenariat. «Cela nous permet d’être dans la continuité de notre démarche solidaire, tout en facilitant le travail grâce à cette plateforme. Mais aussi de nous faire connaître et d’avoir de nouvelles personnes qui viennent chez nous» se réjouit Magaly Mathys, cofondatrice de Powerhouse.

Grâce au travail acharné d’une bénévole sur le terrain, Suspend’us compte déjà huit commerces partenaires à Lausanne et sept à Renens, et la liste s’accroit de jour en jour. Parmi eux, plusieurs cafés-restaurants, des pharmacies, une lunetterie, un salon de coiffure et même une boutique de fleurs. L’action de Suspend’us ne vise pas à se substituer à l’aide sociale, mais à offrir un don qui fait du bien, dans l’alimentaire, le paramédical ou le bien-être. «Vous êtes à l'aide sociale et vous cherchez un boulot, c'est essentiel d’avoir une bonne apparence, donc on offre des coupes de cheveux ou de l'hygiène dentaire», précise la cofondatrice du projet.

Le concept s’inspire des cafés suspendus, une tradition née à Naples durant la Seconde Guerre mondiale, où les clients venaient boire un café en payaient deux et suspendaient l’autre ticket au-dessus du bar pour que tout le monde puisse s’offrir un café.

Des donateurs frileux

Seul hic, Suspend’us peine encore à trouver des mécènes dans la région lausannoise. Plusieurs ont été approchés, sans succès: «Ils ont adoré Suspend’us: concept, énergie, impact local, mais pas d’engagement à nous soutenir à ce jour» raconte Laure Oriol. Si l’association cherche en priorité des donateurs institutionnels, les privés sont aussi les bienvenus. «Les donateurs lambda comme vous et moi sont très importants. Un particulier qui nous donne, anonymement, 1 franc ou 100 francs, cela représente la même valeur pour nous».