Coup de gueule du 07.11.2013

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    Coup de gueule du 07.11.2013

La Beauté du Diable

Dans une campagne électorale, il ne faut jamais parler des autres, mais de soi-même. Passer son temps à vilipender ses concurrents ne fera que leur rendre service. Parce qu'en les attaquant, on les nomme. En se montrant agressif à leur égard, on les martyrise. En les mentionnant à longueur de journées, on dévoile à quel point ils vous obsèdent, donc vous tiennent, vous dominent.Une campagne, c'est la guerre. Occupez-vous de votre armée. Motivez-la, encouragez-la, entraînez-la, préparez sa stratégie, faites-lui miroiter le visage de la victoire. L'adversaire, de l'autre côté, fera exactement la même chose, et la différence, souvent, se jouera sur le détail. Mais cet ennemi, que vous rencontrerez un jour dans la bataille, ne passez pas vos jours et vos nuits à en parler. Pour les troupes, c'est totalement déprimant, révélateur de vos peurs.

Ainsi, ces partis de la Raison et de la Lumière, lorsqu'ils évoquent – pour les conspuer de mépris – leurs adversaires «populistes». Certains PLR, aujourd'hui, passent plus de temps à démolir l'UDC, par exemple, qu'à nous rappeler leurs valeurs, à eux. Tétanisés. Ils ne prennent plus la plume, ou la parole, que pour dénoncer l'existence du Diable. Mais enfin, soit Satan n'existe pas, et l'affaire entendue. Soit il existe, et il faut le combattre. Mais pas en pleurnichant. Soyons des hommes.