Sur un air de samba

JUDO • Fondée en 2011, l'association Trako a réussi à faire intégrer le judo dans le programme d'une quinzaine d'écoles du canton. Sélectionnés à l'issue du 2e Open Judo Wakate, trois de ses jeunes membres viennent de se rendre au Brésil en camp d'entraînement. Aux côtés de plus de 400 autres judokas.

  • Olivier Schmutz, entouré de Yessine Agrebi, à sa droite, et de Nicolas John et Sid Stoya.

    Olivier Schmutz, entouré de Yessine Agrebi, à sa droite, et de Nicolas John et Sid Stoya.

«Au début, la sélection devait se faire au hasard, et puis on s'est dit qu'il fallait mettre en avant des paramètres touchant notamment à l'assiduité et à l'abnégation montrés aux entraînements et lors des stages», dit Olivier Schmutz, ancien très bon judoka, fondateur, avec Sergei Aschwanden, de Trako. Cette association, à but non lucratif, reconnue d'utilité publique, a trois ans. «Elle a introduit le judo de façon régulière et durable dans le programme scolaire, vecteur d'un développement harmonieux des élèves tant au niveau moteur, cognitif qu'affectif.»

La touche du sponsor

Sponsor principal de Trako depuis 2012, l'entreprise minière Vale International SA, basée à St-Prex, a permis ce voyage sportif, mais aussi culturel d'une semaine à Rio de Janeiro, dans la ville du siège social de Vale. Le Brésil ne vit pas que pour et par le football. Le judo est une activité aussi importante et reconnue, certains judokas de ce pays ayant été médaillés olympiques. Outre des visites de lieux connus, c'est à Rio que la délégation suisse s'est entraînée et installée. «Nous étions dans un hôtel situé au bord de la plage de Copacabana», précise, le regard rieur, Yessine Agrebi, 16 ans, 187 cm pour 70 kg, l'un des trois chanceux. Avec lui, au pays du Pain de Sucre, il y avait Nicolas John, 16 ans, vaudois comme Yassine (mais d'origine brésilienne, hasard heureux) et le Genevois de Carouge Sid Stoya, 14 ans (-de 55 kg). Pour la petite histoire, ce dernier avec son pote Agrebi, participeront la semaine prochaine aux championnats de Suisse espoirs à Fribourg, dans leur catégorie respective.

Expérience enrichissante

C'est dans un des Centres de performance, à Vila Militar, que les rendez-vous sur le tatami eurent lieu. «On s'est entraîné deux fois 2 heures par jour», poursuit Olivier Schmutz. «Les structures d'entraînement sont assez semblables que celles d'ici. En revanche, les Brésiliens développent un judo un peu différent. Il est plus généreux et offensif, à la limite parfois plus spectaculaire.» Yessine Agrebi en prise ou en phase avec son entraîneur: «C'était très enrichissant de pouvoir les affronter. Et puis, il y avait parmi eux des costauds, deux champions d'Amérique du Sud, qui ont 17 et 18 ans.» Entre deux moments de récupération, Yessine, Nicolas et Sid, évidemment accompagnés sont allés voir des favelas et le nouveau stade Maracana. «On m'a raconté là-bas, poursuit Agrebi, sourire aux lèvres, que les transformations ont coûté plus cher que s'ils avaient construit un stade neuf.» A Vila Militar, les jeunes judokas Brésiliens, dont la vie n'est pas rose, bénéficient de conditions leur permettant d'accéder à l'éducation sportive et sociale grâce entre autres à l'appui de psychologues, d'entraîneurs et de nutritionnistes.A la fin du stage, il y a eu un tournoi par équipes. «Nous les Suisses, on a terminé 2e», dit Yessine Agrebi, que le judo rend calme, dans la vie comme au collège. Il se murmure que des Brésiliens viennent en Suisse, l'an prochain ou un peu plus tard. Echange souhaité. Et un match retour attendu. Pour une revanche sympa?