Les Lausannois ont moins recours à l’aide sociale

PRECARITE • Grâce à l’amélioration sur le front de l’emploi et des mesures d’insertion concertées, Lausanne a vu son taux d’aide sociale reculer en 2017. Une tendance qui semble se confirmer pour 2018.

  • Le service social de Lausanne au 4 de la place Chauderon. En médaillon, le municipal Oscar Tosato, en charge de la cohésion sociale. CA

    Le service social de Lausanne au 4 de la place Chauderon. En médaillon, le municipal Oscar Tosato, en charge de la cohésion sociale. CA

La performance est suffisamment encourageante pour être soulignée. Car en ce domaine, le canton de Vaud et Lausanne font mieux que la moyenne suisse. En 2017 en effet, la Suisse a enregistré une augmentation de près de 2% du nombre des personnes bénéficiant de l’aide sociale, 5072, en chiffres absolus. A contrario pour le canton, et selon le rapport statistique suisse, le taux d’aide a connu une nouvelle baisse, passant de 5.1 % à 4.7 %.

Et la bonne nouvelle c’est que Lausanne, ville-centre, à la population souvent plus précarisée et où plus de 8% de la population active est d’une manière ou d’une autre soutenue, n’échappe pas à cette tendance. Ainsi, en 2017, environ 7150 personnes (enfants compris) ont bénéficié chaque mois du revenu d’insertion, contre 7500 en 2015, une évolution qui semble d’ailleurs se confirmer pour l’année 2018, même si les chiffres officiels ne sont pas encore publics.

Chômage en baisse

Pour expliquer cette évolution, deux facteurs entrent en ligne de compte. «Un marché de l’emploi stable et des mesures d’action sociale performantes sont les éléments clés permettant de diminuer le recours à l’aide sociale», analyse Oscar Tosato, le Municipal en charge de la cohésion sociale. Ainsi, dans la capitale du canton, le taux de chômage a baissé de 5.1 % entre 2015 et 2017, pour s’établir à 6.3% de la population active. Selon les statistiques mensuelles disponibles sur le site de la Ville, il pourrait même flirter avec la barre symbolique de 5 % en 2018.

Mesures d’insertion efficaces

Mais à elle seule, cette évolution positive du marché de l’emploi ne saurait expliquer la tendance positive observée actuellement.

Car depuis 10 ans, le canton a mis en place des mesures en concertation avec les Centres Sociaux Régionaux et les Offices Régionaux de placement - qui d’ailleurs ont mis en place une unité commune à Lausanne -, afin de trouver des solutions à long terme en matière de réinsertion, contribuant ainsi à une baisse globale du nombre de personnes ayant recours au revenu d’insertion. «L’octroi de mesures d’insertion sociales et professionnelles gérées de manière concertée est l’élément essentiel pour permettre une reprise du travail le plus rapidement possible, résume Oscar Tosato. L’octroi de prestations complémentaires pour les familles et de la rente pont pour les personnes proches de la retraite ont en outre constitué deux mesures efficaces pour diminuer le recours au Revenu d’insertion. Il devrait en aller de même avec les nouveaux subsides pour les primes d’assurance maladie».

Et de déplorer: «Le recours à l’aide sociale n’est une aspiration pour personne. Mais, la charge familiale, comme le montant du loyer et les assurances obligatoires ne sont malheureusement plus assumables par le seul revenu du travail pour de nombreuses personnes aujourd’hui».