Une confrérie pour «boire des coups»

LAUSANNE • Les anciens membres du conseil communal sont membres de plein droit d’une confrérie à la portée toute symbolique.

  • Une ambiance conviviale et détendue pour une vieille tradition. DR

    Une ambiance conviviale et détendue pour une vieille tradition. DR

Ce n’est ni une société secrète, ni une organisation complotiste. Mais bien peu à Lausanne connaissent son existence. Des objectifs «officiels», elle n’en a pas, si ce n’est de permettre la réunion de ses augustes membres, 34 actuellement, une fois par an.

Le premier septembre dernier, se retrouvaient ainsi Natacha Litzistorf, Valentin Christe, Jean-Luc Chollet, Eliane Rey et bien d’autres, pour accueillir Marlène Voutat. Le point commun de ces personnalités? Elles ont toutes été présidentes du conseil communal de Lausanne, et donc sont membres de plein droit de la Confrérie des anciens présidents du conseil communal de Lausanne.

«Chaque année, tous les anciens présidents sont invités à prendre un verre au carnotzet du conseil communal pour accueillir le dernier arrivé, s’amuse Marlène Voutat, la petite dernière de la confrérie. On m’a même remis un diplôme pour l’occasion. Ensuite on ouvre une bouteille, on boit un coup et on cause une bonne heure autour d’un verre dans une ambiance très conviviale.»

Maître de cérémonie: le plus ancien des anciens présidents qui est le «sage» de la confrérie et accueille les autres membres.

1ère séance en 1990

Les statuts de la Confrérie datent de 1988 et ont été signés par l’ancien président du Conseil Jean-Pierre Guignard. La première séance a eu lieu en janvier 1990, et depuis la confrérie se rencontre une fois l’an lors de la première séance du nouveau président élu. «Les statuts prévoient un fonctionnement autonome, sans présidence, sans cotisation ou subvention institutionnelle, explique Frédéric Tétaz, le secrétaire du conseil communal. Le dernier ancien président entré se charge de convoquer l’assemblée de l’année suivante et reçoit le nouvel ancien président. A noter qu’il n’y a pas d’exclusion possible.»

«L’article 2 des statuts de la confrérie, précise Valentin Christe, prévoit qu’elle a pour but “d’éviter que les anciens premiers citoyens de la Ville de Lausanne ne sombrent dans leur propre oubli, sachant qu’il n’y a lieu d’attendre de leurs administrés ni mémoire, ni regret“.»

Petit détail: le président en fonction du Conseil n’est pas membre de la Confrérie et ne le devient de droit à la fin de son mandat dès que son successeur a pris en possession du sceau de la Ville. Dès l’année prochaine, ce sera donc Valery Beaud qui pourra œuvrer à ne pas tomber dans son propre oubli.

Charaf Abdessemed