CONCOURS LITTERAIRE • «Franchement, Joël Dicker a du souci à se faire, la relève littéraire romande est là!» Daniel Favre, vice-président de l’association Défense du français, ne tarit pas d’éloges sur les textes rédigés par Clara Chaberlot et Joëlle Masson. Lorsque le jury a dû faire un choix, l’évidence était là: «Pour la première édition de ce concours, nous ne pensions pas recevoir des textes de ce niveau, poursuit le vice-président. Ces travaux sortent réellement de l’ordinaire et nous allons les éditer prochainement afin de les diffuser dans le canton. Ces deux étudiantes de 15 ans méritent cette reconnaissance.» Au printemps de l’année dernière, un flyer d’information avait été transmis, avec l’accord de la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon, à l’ensemble des élèves des trois derniers degrés du cycle 3. Textes en prose, poésie et autres réalisations, pouvaient faire l’objet d’une participation.
Deux univers
Les critères de sélection du jury se sont notamment basés sur l’originalité du thème choisi, l’organisation et la structure du texte, l’intérêt des idées et la richesse du vocabulaire. Joëlle Masson ne pensait pas l’emporter même si elle confie à demi-mots que l’idée lui avait traversé l’esprit: «J’avais déjà participé à un autre concours où j’étais arrivée deuxième. Cette fois-ci, j’ai décidé de miser sur l’originalité en proposant une histoire qui se déroule dans un monde post-apocalyptique après la 3ème guerre mondiale. En Suisse, la tyrannie a remplacé la démocratie et un groupe de rebelles décide de se battre pour rétablir une société démocratique. Ce texte me correspond vraiment car j’adore l’époque médiévale et les légendes, mon imaginaire m’emporte souvent très loin.»
Le choix de Clara Chaberlot est plus introspectif: «Je parle d’une adolescente de 15 ans qui a perdu son beau-père et qui est en colère contre tout ce qui l’entoure: sa mère, sa meilleure amie, la société. Un matin, elle découvre que personne ne peut la voir ni l’entendre. Maïna, mon héroïne va donc devoir apprendre à vivre avec ses idées noires et lutter contre l’appel des sirènes.» Lorsqu’on leur demande si elles souhaitent plus tard vivre de leur plume, les deux jeunes répondent en chœur: «Ce serait génial, mais en Suisse il est tellement difficile d’y parvenir qu’il vaut mieux en faire son hobby.»