Quelles manifestations aider, et sur quels critères?

MORGES • Le Conseil communal traite cette semaine d’une motion demandant de clarifier les critères de soutien de la Ville aux manifestations qui la sollicitent. Une nécessité à l’heure où les collectivités publiques sont de plus en plus appelées à la rescousse.

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La motion a été annoncée le 1er mars et est traitée cette semaine. Passée relativement inaperçue, elle est d’importance. Et pour cause, les municipalités sont de plus en plus sollicitées pour venir en aide aux multiples manifestations – privées – qui s’organisent sur leur territoire. Des demandes qui peuvent légitimement susciter un questionnement.

De par leur ampleur d’abord – est-il possible de les satisfaire toutes? – et de par leur nature: lesquelles faut-il satisfaire et sur quel(s) critère(s), afin de ne pas susciter de soupçon de collusion ou de conflits d’intérêts. Dernier exemple en date, le salon Divinum qui a lui aussi sollicité la Ville. Après un débat relativement disputé, le Conseil communal a fini par accorder sous soutien, mais à minima, sous la forme d’une garantie de déficit, suite à un compromis proposé par le PLR.

Clarifier les règles

«Selon la bonne vieille formule, on ne peut pas toujours communaliser les risques et maximiser les profits pour une entité privée. Chacun doit prendre sa part de risques», explique ainsi le conseiller communal Vert Yvan Christinet qui a déposé au nom de son groupe, une motion intitulée «Pour un subventionnement transparent et équitable des manifestations» et qui ajoute: «Le but est de clarifier les règles avant qu’il n’y ait un précédent qui fasse jurisprudence. Nous sommes à un moment charnière de la vie de Morges, où de nombreuses manifestations quittent la ville, d’autres arrivent où se recréent, et il est important de définir une ligne directrice claire plutôt que de prendre des décisions au coup par coup. À titre d’exemple, il serait utile qu’on demande à toutes les manifestations privées qui sollicitent la ville d’arriver avec un business plan! ».

Restera donc ensuite, si la motion est acceptée, à définir les critères retenus pour venir en aide aux différentes manifestations. Et la tâche ne s’annonce pas si facile. Car si certains cas relèvent de l’évidence, comme le Livre pour les Quais, véritable «poule aux œufs d’or» pour le commerce local, les hôtels et le rayonnement de la ville, l’affaire risque d’être ardue à traiter pour d’autres manifestations, débutantes ou dont l’intérêt public sera plus discutable pour la commune. Ceci sans compter également le choix des formes de soutien à prévoir, allant de la subvention pure et simple au prêt avec ou sans intérêt, en passant par la garantie de déficit.