Les pêcheurs amateurs sont toujours plus nombreux autour du Léman

LAC LÉMAN • Depuis la crise sanitaire, le Canton de Vaud compte de plus en plus de pêcheurs amateurs. Un engouement qui se poursuit et qui se traduit notamment par un boom des permis à la journée, particulièrement prisés par ceux qui s’initient à ce loisir. Explications.

  • Photo Manel Santiso

Lorsqu’on se balade en fin de journée au bord du lac Léman, il est difficile de ne pas croiser sur sa route un ponton ou un débarcadère sur lequel sont installés un ou plusieurs pêcheurs penchés sur leurs lignes. Au large, d’autres font de même sur des bateaux. Ces dernières années, leur activité favorite a le vent en poupe à l’échelle suisse. Et c’est tout particulièrement vrai dans le Canton de Vaud.
Boom des permis à la journée
«Le Léman est de longue date l’un des lacs suisses comptant le plus de pêcheurs mais il y a clairement un engouement pour la pêche de loisir depuis trois ans», confirme Frédéric Hofmann, chef de section «chasse, pêche et espèces» à la Direction générale vaudoise de l’environnement. Si le nombre de permis de pêche annuel dans le Léman, accordés par le Canton pour 70 et 140 francs et moyennant une journée de formation obligatoire faisant l’objet d’une attestation de compétences, sont stables avec 2 071 en 2021, les permis journaliers ou mensuels, qui coûtent respectivement 10 et 36 francs sont eux, en hausse. Il y a par exemple eu 4 764 permis journaliers accordés pour le lac Léman en 2022, soit 600 de plus que l’année précédente. Sans parler des nombreux amateurs qui, pratiquant depuis la rive avec un bouchon et un hameçon simple, échappent à toute demande de permis et donc aux statistiques.
L’importante quantité de perches pêchées en 2021 dans le Léman, vient confirmer cette tendance difficilement mesurable précisément et les statistiques 2022 qui sortiront mi-octobre prochain devraient le faire aussi.
La perche est en effet l’un des poissons les plus faciles à capturer. Et puis, il y a aussi évidemment tous les autres lacs et cours d’eau vaudois, lesquels bénéficient bien souvent d’un permis de pêche spécifique mais sont l’objet du même boom.
Un soufflé 
pas totalement retombé
«Le covid et les périodes de semi-confinement ont donné un sérieux coup de fouet à la pêche qui, en tant qu’activité individuelle en extérieur, pouvait continuer à être pratiquée. Le soufflé est fortement retombé ensuite mais pas totalement puisque 15 à 20% de ces néophytes ont persévéré et s’enracinent désormais dans leur pratique», se félicite Maxime Prevedello, membre du bureau directeur de la Fédération suisse de pêche. Alors qu’une enquête fouillée de 2017 mandatée par son organisation auprès de l’institut GSF décrivait le milieu comme «vieillissant», les nouveaux venus sont d’après le spécialiste, plutôt de jeunes adultes voire des adolescents, souvent urbains et à 90% masculins.
«Le 80% de ces personnes recherchent une communion avec la nature et le milieu aquatique, un retour à des plaisirs simples et concrets loin du virtuel et appelant à ralentir. Mais il y a aussi ceux que la médiatisation de belles prises sur les réseaux sociaux a séduit et qui s’orientent parfois vers une pratique plus axée sur la capture», analyse Maxime Prevedello. Reste enfin les personnes qui trouvent dans cette activité, en plus du plaisir, le moyen de se nourrir sainement et pour pas cher, ce qui n’est plus si négligeable en cette période d’inflation galopante. «Cette frange ne représente qu’une minorité mais elle existe», confirme Maxime Prevedello.