Les zones bleues seront-elles bientôt reléguées aux souvenirs d’un récent passé où il était encore possible de se parquer en ville sans se ruiner? Tout porte à le croire. A Morges, dès le 1er octobre, la Municipalité supprimera toutes les places de stationnement gratuites de ses quais. En lieu et place, il faudra désormais débourser deux francs par heure pour s’y garer. D’autres zones bleues au parc de Vertou ou au port du Petit-Bois seront aussi remplacées par des horodateurs. Une politique logique qui s’inscrit dans le sillage de la plupart des villes vaudoises, suisses et européennes.
Le but de la démarche, par contre, a de quoi faire bondir: il s’agit d’améliorer la mobilité et la qualité de vie au centre-ville en réduisant le bruit des voitures qui tournent sans fin pour dégoter une place où se garer. En d’autres termes, la quiétude exigée par une poignée de citadins justifie de saigner certains automobilistes dont le seul tort est de vivre dans des zones mal desservies par les transports publics. Sans oublier les personnes à mobilité réduite, souvent contraintes de se déplacer au moyen d’un véhicule adapté.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devenons inégaux face à la mobilité. Il y a ceux dont le porte-monnaie épais leur permet de faire face à toutes les charges liées à la possession d’une voiture et les autres contraints à une certaine forme d’immobilité, et donc d’isolement. Que les propriétaires de deux-roues se rassurent, ils sont les prochains sur la liste. Un peu partout fleurissent les initiatives pour faire douiller les motards, les scootéristes et demain, qui sait, les cyclistes.