«J’ai peur d’avoir un cancer de l’utérus»

Une amie âgée de 35 ans a été opérée pour un cancer du col de l’utérus. J’ai très peur d’attraper ça! Comment puis-je faire pour l’éviter? Il paraît qu’il existe un vaccin. Est-il réellement efficace?

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    «J’ai peur d’avoir un cancer de l’utérus»

La première chose à faire c’est un dépistage régulier chez un médecin qui prélèvera quelques cellules de votre col de l’utérus pour dépister une anomalie. Comme il s’agit d’une mesure de prévention, cette analyse n’est pas remboursée par les caisses-maladie, mais ne coûte que 22 francs. Certaines femmes, par pudeur, manque d’information, de temps ou d’argent, ou pour éviter un examen trop intime, ne le font pas et courent le risque d’être atteintes sans le savoir. Dans le cadre d’une étude, la Maternité des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) propose actuellement ce test gratuitement, si vous ne l’avez pas fait depuis 3 ans.

Le HPV ou papilloma virus humain est très répandu et on estime que 80% des femmes l’ont attrapé une fois dans leur vie. Mais il semble que dans 90% des cas, il disparaît sans laisser de trace… Ou il constitue des petites verrues molles sur les organes génitaux qui sont très contagieuses et peu visibles quand elles sont à l’intérieur du vagin ou dans les replis du gland ou du scrotum. Question de terrain, de sensibilité ou d’immunité individuelles? Considéré comme une importante maladie sexuellement transmissible ou MST et identifié comme une cause de précancérose, les chercheurs ont mis au point un vaccin anti-HPV. Il est recommandé de vacciner les jeunes filles et les jeunes garçons avant leur premier rapport sexuel pour tenter d’enrayer cette maladie. Le vaccin ne couvrant malheureusement pas contre toutes les souches de HPV, ne protège qu’à 60-70%.

L’acteur américain Michael Douglas a fait une belle publicité pour le dépistage du HPV, en déclarant qu’il avait été soigné pour un cancer de la langue attrapé en faisant un cunnilingus à une partenaire infectée. La lutte contre le cancer du col utérin, qui est en fréquence le troisième cancer gynécologique touchant les femmes jeunes – avec un pic entre 35 et 45 ans – est donc une priorité médicale de santé publique. L’usage systématique de préservatifs diminue le risque de transmission comme pour toute MST.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch