«Nos actions donnent des premiers résultats encourageants»

SÉCURITÉ • Pris à partie sur sa politique sécuritaire par le PLR, le Municipal socialiste Grégoire Junod défend son bilan et entend maintenir ses orientations.

  •  Pas de triomphalisme pour Grégoire Junod, mais des résultats à confirmer. VERISSIMO

    Pas de triomphalisme pour Grégoire Junod, mais des résultats à confirmer. VERISSIMO

Le PLR fustige la politique que vous menez en matière de sécurité, tandis que vous avez évoqué une instrumentalisation. Pourquoi?

C’est avant tout la manière de faire que je dénonce ici. Monter en épingle un fait divers isolé relève effectivement de l’instrumentalisation. Et qui peut croire sérieusement que l’interdiction d’alcool demandée par le PLR aurait pu empêcher un tel drame? Ce n’est pas sérieux.

Un consensus politique entre gauche et droite est-il vraiment possible sur cette question, particulièrement en période pré-électorale ?

Depuis que j’ai repris la police, un certain consensus a été possible sur les questions de sécurité. Même si les élections approchent, j’entends continuer à travailler dans cet esprit. Nous sortons d’ailleurs d’une large consultation organisée cet été autour de la création d’équipes de prévention et d’intervention actives les soirs de fin de semaine au centre-ville. C’est un modèle qui a fait ses preuves en Suisse alémanique. La consultation a montré qu’il y avait de nombreux points de consensus.

Vous êtes aux affaires depuis plus de deux ans. Quel bilan tirez-vous de votre action?

De la pacification des nuits lausannoises au lancement de l’opération Strada et la lutte contre le deal, nous avons été actifs sur de nombreux fronts. Je crois beaucoup à la nécessité d’une police plus présente dans la rue. Depuis dix-huit mois, des patrouilles pédestres sont ainsi présentes tous les jours au centre-ville, y compris les nuits de week-end. Nous avons donc amorcé de nombreux chantiers avec des premiers résultats positifs: la criminalité comme le deal de rue ont diminué. Mais les problèmes sont encore nombreux. Il n’y a donc pas lieu de faire du triomphalisme et l’effort engagé doit d’abord être poursuivi, notamment sur le front des cambriolages pour lesquels la police judiciaire de Lausanne vient de créer une brigade spécifique.

Selon vous, que reste-il à entreprendre pour améliorer la situation, à la Riponne et aussi à Montbenon où il semble y avoir problème?

Depuis cet été, la Riponne a retrouvé de l’activité et de la vie: ouverture de la terrasse de la Grenette ainsi que d’une garderie et d’une bibliothèque éphémère au nord de la place; des fleurs en libre-service dans le cadre de Jardins 2014; enfin des stands et des terrasses au sud en alternance avec le marché. Personne n’a été chassé mais les toxicomanes ont été déplacés à proximité des glycines. Vu le succès rencontré et les retours positifs de la population comme des commerçants, nous travaillons aujourd’hui à pérenniser ces aménagements conçus au départ comme provisoires.

Et à Montbenon?

Montbenon est en alternance un lieu de rassemblement de jeunes et un immense parc souvent vide la nuit tombée où beaucoup ne se sentent effectivement pas toujours en sécurité. Comme nous l’avons fait pour la Riponne ou le parc de la Brouette, il nous faut imaginer des solutions qui combinent une présence policière à des mesures d’aménagement ou d’occupation de l’espace. Dans cette perspective, la réouverture du restaurant du casino prévue au mois de décembre est positive.