Un Lausannois veut sauver La Vaudaire

VIDY • Un Lausannois veut redonner vie à La Vaudaire, fermé depuis trois ans suite à un incendie. À la tête d’une nouvelle association, il souhaite en faire un espace ouvert aux habitants de la ville. Il en appelle au soutien des pouvoirs publics et lance une pétition en ligne.

  •  La mythique Vaudaire du temps de sa splendeur. badi-info.ch

    La mythique Vaudaire du temps de sa splendeur. badi-info.ch

La Vaudaire, à Vidy, c’était un endroit mythique posé dans un écrin de verdure face au Léman. Entre le siège du Comité international olympique et les rives du lac, l’établissement bénéficiait d’un environnement qui faisait rêver. Jusqu’à la nuit du 1er juin 2013, quand un incendie a ravagé la partie arrière du bâtiment, construit en bois. Depuis, au terme de nombreux démêlés judiciaires et administratifs, l’établissement est resté fermé. Il est en piteux état et fait plutôt tache dans le décor.

Un lieu d’échanges

Aujourd’hui, un Lausannois de 56 ans, Bernard Decrey, très actif dans le domaine culturel, entend lui redonner vie. Pour ce faire, il a créé La Casa Luna, une association qui s’engage, notamment, à soutenir efficacement l’intégration professionnelle et sociale des personnes sans emploi. Elle regroupe dix-sept membres et souhaite détruire cette ruine, en acquérir le droit de superficie et construire un nouvel établissement d’utilité publique avec café-restaurant, ateliers et salle de séminaires. «Il est urgent que cet endroit redevienne vivant et dynamique. Nous souhaitons donc en faire une véritable plateforme du vivre-ensemble qui réponde aux attentes de la

population lausannoise» résume Bernard Decrey. Autrement dit y créer un espace de partages, de rencontres et de mixité avec la mise sur pied d’animations quotidiennes pour les adultes, mais aussi pour les enfants le mercredi après-midi, et d’activités tournées vers le bien-être pour, en définitive, faire rayonner ce nouveau lieu au sein de l’agglomération lausannoise.

Un engagement de la Ville

Où le bât blesse, c’est que l’actuel propriétaire des lieux serait sur le point de concrétiser la vente de l’établissement à un groupe hôtelier très actif dans le canton. Ce qui irait bien sûr à l’encontre du projet défendu par Bernard Decrey qui ne veut là ni «d’un lieu impersonnel d’une grande chaîne hôtelière aux prix inaccessibles», ni «d’un établissement aux mains de capitaux étrangers.» Il y a donc urgence d’agir. Un investisseur qui demeure dans l’ombre pour l’heure, «attentif à l’accueil réservé au projet», serait prêt à s’engager. Mais Bernard Decrey imagine aussi que la Ville pourrait être partie prenante dans une opération de rachat afin qu’elle devienne non seulement propriétaire des lieux, mais aussi du terrain. Enfin, un financement participatif est également à l’ordre du jour.

Dans tous les cas, Bernard Decrey mise sur un solide et large soutien politique qu’il a déjà obtenu en partie puisqu’une interpellation a été déposée mardi soir dernier devant le Conseil communal et que trois Municipaux ont en main, depuis le début de la semaine, le dossier, très complet et chiffré, élaboré par La Casa Luna. Par ailleurs, une pétition est aujourd’hui en ligne sur le site de la fondation pour que les habitants de Lausanne puissent manifester directement leur soutien à ce projet.

Pétition en ligne sur www.lacasaluna.ch